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Rendez-vous de nuit (2)

Voici encore ce que dit Jésus à Nicodème : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son Unique, afin que celui qui croit en lui ne périsse pas mais qu'il ait la Vie éternelle.

Evidemment on peut périr. Si la larve ne devient pas papillon, elle meurt à l'état de larve. Si l'homme refuse la Vie éternelle - et il peut la refuser - il meurt aussi à l'état de larve. Il n'a pas connu, il ne connaîtra jamais ce pour quoi il avait cependant été créé, et dont il a refusé non seulement l'imagination, mais l'espérance. C'est bien parce qu'on n'en acquiert pas l'imagination, que le refus de ces choses se fait sans regret, parfois par inadvertance et pour ainsi dire tout naturellement, quelquefois même avec irritation : "Taisez-vous, imbéciles ! Vous ne voyez pas que je suis une larve, rien qu'une larve, que je me traîne et rampe par terre ? Pourquoi venez-vous me parlez à moi d'un état éventuel où j'aurais des ailes, où j'irais et viendrais de fleur en fleur dans un jardin ? (...) Larve je suis, larve je mourrai. Après ? Après, rien, le trou noir !" Contre ce genre de discours, il n'y a rien à dire, rien à faire, rien à répondre. (...)

Quand, dans la vie, dans la conversation, la lecture, on a beaucoup fréquenté, et avec attention, les agnostiques, les distraits, les rationalistes, les incroyants, les athées, on s'aperçoit que, dans presque tous les cas, leurs critères de jugement sont utilitaires, fondés sur des intérêts immédiats, alors que le message de Jésus-Christ au contraire porte sur les origines et les finalités ultimes de la vie, sur les solidarités fondamentales qui débordent l'espace et le temps, absolument pas sur les moyens de vivre, mais sur le sens de la vie. (...)

Le message de Jésus-Christ est un message qui porte sur les extrêmes et les extrémités, il ne porte sur l'entre-deux que secondairement et par conclusion. Quand on situe exactement son point de départ et son point d'arrivée au-delà du monde, forcément on ne se comporte pas dans l'entre-deux, comme si on ne savait rien de ces réalités ultimes. Mais la science - qui domine et contamine toutes nos mentalités modernes - est une connaissance de l'entre-deux, elle se cantonne volontairement dans l'entre-deux. (...)

Qu'on vienne dire à l'homme ce que l'instinct dit à la larve, que sa fin prochaine n'est qu'une étape dans une métamorphose, que sa mort ne sera qu'une nouvelle naissance à un monde autre, à une vie autre...que Jésus, spécialiste en la matière, appelle la "Vie éternelle", alors sa première réaction sera d'affirmer que ce projet est si hautement improbable que c'est impossible....

En vérité, en vérité, je vous l'affirme, nous parlons de ce que nous savons. Nous rendons témoignage de ce que nous avons vu. Malgré cela vous refusez notre témoignage...Nul n'est monté au Ciel, si ce n'est Celui qui est descendu du Ciel...

Ces paroles seraient démentes si elles ne disaient très exactement ce qu'elles expriment littéralement : Jésus est l'authentique témoin d'une Vie divine, qu'il nous a rendue accessible, parce qu'il possède en lui et en plénitude cette Vie divine.

Pour le gland, rien n'est plus hautement improbable que de devenir un chêne, pour la larve, rien n'est plus hautement improbable que de devenir un jour papillon : c'est pourtant ce qui arrive tous les jours sous nos yeux.

Jésus est là parmi nous, comme Fils de l'homme et comme Fils et Unique de Dieu : de tout ce que nous pouvons imaginer, il est par excellence le phénomène le plus hautement improbable réalisé, gage et assurance que le hautement improbable d'une métamorphose peut aussi nous arriver, advenir à chacun de nous.

R.L Bruckberger - La Révélation de Jésus-Christ - Grasset 1983.

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