Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

nouvelle naissance

  • On demande des pécheurs 08

    Série de textes tiré du livre de Bernard Bro, O.P : "On demande des pécheurs" Cerf, Ed 2007. Première édition 1969

    (...)

    [65]

    De naissance en naissance

    (...) Chaque fois que nous nous confessons commence quelque chose d'absolument nouveau : une visite de Dieu, une nouvelle naissance. Il s'agit bien d'un commencement absolu, et s'il faut recommencer, ce n'est pas parce que nous sommes revenus en arrière - encore [66] que cela arrive - mais parce que nous nous acheminons peu à peu, de commencement absolu en commencement absolu, jusqu'à l'irruption définitive de la vie éternelle en nous. 

    Se confesser, c'est opérer une conversion de soi irréversible, mais l'opérer de façon telle qu'elle ménage notre fragilité et nous permette de parvenir peu à peu à ce degré d'amour et de lucidité où tout devient irréversible. Les sacrements ont un caractère à la fois discontinu et progressif.

    La confession est là pour nous "apprivoiser" progressivement à la rencontre, à la vie, à l'amour de Dieu, jusqu'à ce que la mort nous fasse entrer, d'un coup, et d'une manière définitive, dans cette lumière. Et c'est pourquoi, ici-bas, il faut toujours recommencer, non parce que cela a été mal fait ou annulé par nos fautes, mais parce qu'il nous reste encore à grandir. Il ne s'agit pas ici de grandir à partir d'une naissance qui ne peut être renouvelée, mais, en quelque sorte, de grandir par des naissances successives de plus en plus fréquentes, d'approfondir la rencontre, de la rendre plus "opérante", plus vraie, plus efficace.

    "C'est quand on se convertit au Seigneur que le voile tombe. Et quant à nous, reflétant tous sur un visage sans voile la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à la même ressemblance, de gloire en gloire, comme par l'action du Seigneur qui est Esprit." (2 Co 3,16-18)

    Tout nous est donné chaque fois, toute la vie divine et les énergies sans limite du Christ ; et en même temps, tout est proportionné, comme le pain et le vin, viatique proposé pour une étape nouvelle.

    Il ne suffit pas de nous donner un remède ou une nourriture si nous ne savons pas l'utiliser. C'est pourquoi nous recevons quelqu'un qui commence par nous [67] réconcilier avec cette condition humaine et qui nous aide, par sa lumière, à comprendre combien il est normal de tout recommencer chaque jour avec lui. Dieu vient lui-même nous rendre courage et nous aider à croire que le progrès est possible. Dieu lui-même, dans chaque sacrement, et spécialement la confession et l'eucharistie, vient nous redire ce qu'aucun homme ne peut dire  et que l’Église proclame solennellement sur les fonts baptismaux dans la nuit de Pâques : désormais par les sacrements une jeunesse éternelle nous est donnée.

    A suivre...

                                              Père Bernard Bro, o.p

     

  • Avec Nicodème (2)

    Après notre naissance à la vie humaine, il y a eu une autre naissance : la naissance à la vie divine, autrement dit notre naissance dans la grâce. Parce qu'elle est naissance à la vie éternelle, cette naissance est toujours actuelle, elle nous est incomparablement plus présente que la naissance naturelle. Le "berceau" de la grâce est toujours présent, on ne le quitte jamais. Nous devons évidemment progresser dans la grâce : la grâce est une vie qui doit se développer toujours plus, et qui doit aller toujours plus loin ; mais de fait, le point de départ, notre naissance à la vie divine, est toujours présent. Si nous ne pouvons pas nous séparer de notre naissance à la vie humaine, nous l'avons cependant dépassée, et nous la dépassons ; le mystère de la grâce est autre, parce qu'il s'agit d'une réalité divine.

    Il serait intéressant de bien réfléchir sur la différence qui existe entre le devenir dans l'ordre purement physique, le devenir dans l'ordre de la vie humaine, et le devenir dans l'ordre de la grâce. On ne réfléchit pas assez sur cette question, alors qu'elle est très importante parce qu'il s'agit pour nous de vivre de plus en plus le mystère de la grâce de Dieu et d'être de plus en plus enfants de Dieu. Or le devenir de la grâce n'est pas du tout le même que le devenir de notre vie humaine. (...)

    Venons-en à la naissance à la vie divine. C'est tout à fait autre chose et son rythme est tout autre, parce que notre vie divine - à la différence de la vie humaine - est rythmée par l' Esprit Saint, elle est au rythme même de la Très Sainte Trinité. Au niveau humain, nous sommes à l'image de Dieu, ce qui est déjà très beau ; notre rythme de croissance est celui de l'image, qui implique quelque chose de spirituel et de corporel, de sensible, de charnel. Au niveau de la grâce nous sommes à la ressemblance de Dieu, et c'est autre chose. 

    Jésus rappelle donc à Nicodème ce que celui-ci risquait d'oublier : que dans l'ordre divin, dans l'ordre de la grâce, nous sommes toujours en train de naître. (...) 

                                                                      A suivre...

                

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. pp 101 - 102

    ISBN : 2 85049 781 9

    Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)