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interprétation

  • le doigt de Dieu

    Jésus présente les miracles et l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres comme la réalisation du Règne. Des gestes de puissance tels que guérison, exorcismes et résurrections en témoignent ainsi que des paroles et des actions prophétiques.

    Jésus accomplit cela de sa propre autorité, à la différence des thaumaturges païens qui font appel à la puissance d'une divinité ou des prophètes juifs qui en ont reçu l'ordre de Dieu. Les exorcismes en particulier représentaient une pratique fréquente dans le peuple juif aussi bien que dans le monde païen au temps de Jésus. Celui-ci en a fait usage, mais sa manière de procéder est singulière : il ne prie pas Dieu ; il n'impose pas les mains ; il ne prononce pas d'incantations, ni de formules magiques ; il n'invoque le nom de personne et n'utilise pas d'objets religieux. Il se contente d'admonester, de commander et d'expulser le démon. L'originalité de Jésus ne tient donc pas à ce qu'il fut exorciste, mais à sa manière de faire les exorcismes. Il n'a pas besoin de faire appel à Dieu pour agir au nom de celui-ci et comprendre sa volonté. Aussi déclare t-il solennellement : " Si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le Royaume de Dieu est arrivé jusqu'à vous " ( Mt 12,28). L'expression "doigt de Dieu", absente du reste du Nouveau Testament, se trouve dans le Premier Testament à propos de la troisième plaie d'Egypte (cf. Ex 8,15) Les magiciens confessent alors leur impuissance à reproduire la plaie des moustiques et déclarent y reconnaître le "doigt de Dieu". (...)

    Olivier Rousseau - L'inconnu en chemin - DDB, 2008, pp. 46-47