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Psaume 30

Introduction au psaume :

Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit

A jamais ce psaume est précieux, infiniment, puisqu'il a fourni au Seigneur, mourant en croix pour nous, les dernières paroles qu'il ait dites sur terre à son Père (cf. Luc 23,46).

Si de tels mots pouvaient s'offrir d'eux-mêmes et exprimer les derniers sentiments de notre cœur en cette vie ! Si, au lieu des mots sans portée qui traduisent les derniers spasmes d'une vie luttant  contre la mort et le dernier écho d'une souffrance impossible à contenir, si au lieu de cela d'autres mots, les mots de cette prière devenus habituels, pouvaient ouvrir à notre âme le chemin  par où  passa Jésus !

Il ne dépend que de nous !

Si l'âme a besoin de prier, si elle veut ne pas se contenter juste de vivre, mais de vivre tournée vers Dieu, ouverte vers Lui dans le Christ (cf. Rom 6,11), alors ce psaume lui propose en abondance les images justes, les mots simples et forts , ceux qui disent  la peine et ceux qui disent la confiance, ceux qui expriment la misère et l’abandon du "vase jeté au rebut ", la menace du "filet" tendu, ou bien la sécurité près de Dieu " rocher", "forteresse", "citadelle"...

Avec le Christ, uni à tous les hommes qui souffrent et à qui Dieu offre son salut, disons et redisons, à travers les allées et venues de ce psaume, ce que Jésus a dit : " Entre tes mains, je remets mon esprit ". 

 

 

 

En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ;

garde-moi d'être humilié pour toujours.

 

Dans ta justice, libère-moi ;

écoute, et viens me délivrer.

Sois le rocher qui m'abrite,

la maison fortifiée qui me sauve.

 

Ma forteresse et mon roc, c'est toi :

pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.

Tu m'arraches au filet qu'ils m'ont tendu ;

oui, c'est toi mon abri.

 

En tes mains je remets mon esprit ;

tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.

Je hais les adorateurs de faux dieux,

et moi, je suis sûr du Seigneur.

 

Ton amour me fait danser de joie :

tu vois ma misère et tu sais ma détresse.

Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi ;

devant moi, tu as ouvert un passage.

 

Prends pitié de moi, Seigneur,

         je suis en détresse. *

La douleur me ronge les yeux,

         la gorge et les entrailles.

 

Ma vie s'achève dans les larmes,

         et mes années, dans les souffrances. *

Le péché m'a fait perdre mes forces,

         il me ronge les os.

 

Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins, +

         je fais peur à mes amis *

(s'ils me voient dans la rue, ils me fuient).

On m'ignore comme un mort oublié, *

         comme une chose qu'on jette.

 

J'entends les calomnies de la foule :

         de tous côtés c'est l'épouvante. *

Ils ont tenu conseil contre moi,

         ils s'accordent pour m'ôter la vie.

 

Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, +

         je dis : « Tu es mon Dieu ! » *

Mes jours sont dans ta main : délivre-moi

         des mains hostiles qui s'acharnent.

 

Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; +

         sauve-moi par ton amour. *

Seigneur, garde-moi d'être humilié,

         moi qui t'appelle.

 

[Mais qu'ils soient humiliés, les impies ; *

         qu'ils entrent dans le silence des morts !

Qu'ils deviennent muets, ces menteurs, *

         car ils parlent contre le juste

            avec orgueil, insolence et mépris.]

 

Qu'ils sont grands, tes bienfaits ! +

         Tu les réserves à ceux qui te craignent. *

Tu combles, à la face du monde,

         ceux qui ont en toi leur refuge.

 

Tu les caches au plus secret de ta face,

         loin des intrigues des hommes. *

Tu leur réserves un lieu sûr,

         loin des langues méchantes.

 

Béni soit le Seigneur : *

son amour a fait pour moi des merveilles

         dans la ville retranchée !

 

Et moi, dans mon trouble, je disais :

         « Je ne suis plus devant tes yeux. » *

Pourtant, tu écoutais ma prière

         quand je criais vers toi.

 

Aimez le Seigneur, vous, ses fidèles : +

         le Seigneur veille sur les siens ; *

mais il rétribue avec rigueur

         qui se montre arrogant.

 

Soyez forts, prenez courage, *

vous tous qui espérez le Seigneur !

 

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