La Parole de Dieu n'est pas seulement un énoncé. Elle est un acte ; elle tend à réaliser un dessein ; elle porte en elle une puissance de transformation de l'homme.
Les Psaumes ne sont donc pas seulement un miroir, ils sont un instrument aux mains de Dieu, un instrument efficace. Ils tendent à créer en l'âme qui s'initie au dessein de Dieu des orientations profondes, des courants spirituels dans le sens du salut.
De ces orientations on peut énoncer quelques aspects.
Il y a d'abord et avant tout dans les Psaumes un effort pour obtenir de l'âme cet abandon inconditionné à la Parole de Dieu qui est la foi. Les Psaumes par là et fondamentalement sont la réponse à la Parole.
Ils entraînent l'âme à se dire et à croire que Dieu dit vrai, qu'il dit toujours vrai, que dans sa bouche tout est vérité, que ses promesses ne peuvent pas être vaines, car tout dépend de Lui, et rien ne peut Lui résister.
Du même coup, les Psaumes établissent dans l'âme un climat de confiance : Dieu ne lâche pas les siens, même pécheurs : il est miséricorde en même temps que vérité, ce sont les deux traits de son être.
Le psaume 103 ou le psaume 72 illustrent admirablement cette orientation de l'action de Dieu à travers les Psaumes.
Les Psaumes tendent en second lieu à créer dans l'âme un ardent désir de Dieu. Ce désir prend mille formes, mais qui finissent par se confondre toutes : le désir de " voir sa Face ", d'être un jour comblé par le face à face avec Lui ; le désir de contempler sa Gloire ; le désir que son règne arrive et que l'on soit des heureux participants de ce triomphe. Qu'on lise, pour éprouver cette orientation les psaumes 26, ou 62 ou 41.
En troisième lieu, les Psaumes cherchent à engager le chrétien résolument dans un combat spirituel. Tous les psaumes sont marqués comme l'Evangile par cette atmosphère de lutte. Ces ennemis, ce sont le monde et nos passions, et c'est ainsi qu'il faut l'entendre. Dans ce combat, Dieu est le principal acteur et par conséquent le vainqueur. Dans ce combat, les armes essentielles du combattant sont sa pauvreté même, c'est à dire son humilité, ou sa pureté et sa confiance en Dieu seul.
Les psaumes 50 ou 58 peuvent donner le sens de ce travail de la grâce à travers les Psaumes.
Cette réflexion sur la matière des Psaumes appellerait bien des conclusions.
Elle éclaire d'abord le fait de cette simplicité relative des thèmes contenus dans les Psaumes.
Les vérités dont les Psaumes s'aliment sont des vérités élémentaires : les Psaumes imposent l'essentiel ; ils décapent l'âme de l'inutile ou du subtil ; ils la nourrissent en profondeur ; d'une certaine façon ils grandissent avec elle, en révélant à mesure leur richesse.
Cette simplicité des Psaumes va avec l'inlassable reprise des mêmes affirmations, avec une perpétuelle répétition. S'il s'agissait simplement de développement spéculatif, cette répétition serait un défaut. Dans l'espèce, elle n'est que l'insistance de la lumière à s'imposer aux yeux qui en ont besoin.
Une autre conclusion, qui tient au principe même énoncé dès l'abord, c'est que la récitation des Psaumes doit être inséparable de la lecture de la Bible. Ils sont faits pour devenir la prière d'un lecteur assidu de la Bible, et le lecteur de la Bible n'a pas compris ce qu'il lisait tant que cette Parole n'a pas suscité dans son âme un écho dont les Psaumes sont la forme.