Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Thérèse de Lisieux et la Grande Guerre (6)

Textes tirés du livre : " Thérèse de Lisieux ou La Grande Saga d'une Petite Soeur " Auteurs : Bernard GOULEY - Rémi MAUGER - Emmanuelle CHEVALIER - Éditions Fayard 1997

 

 suite du post 5

 

 

86-87

Retour à l'image

La guerre n'est cependant pas la seule préoccupation du carmel. On a vu que Céline s'était attachée à illustrer la présence de Thérèse dans les combats... Dès 1915, mère Agnès demande à sa sœur de représenter, sous  forme de tableaux et de dessins, les principaux épisodes de la vie "anthume" de la vénérable. Pour ce faire, Céline requiert la collaboration de plusieurs artistes, notamment Pascal Blanchard et Charles Jouvenot, qui travaillent d'après les souvenirs des sœurs Martin.

Ce travail, qui se prolonge bien au-delà de la guerre, aboutit à une série de tableau et de lavis qui serviront à différents ouvrages. On y voit notamment Thérèse priant dans le jardin de l’Étoile tandis que Céline arrose les fleurs, Thérèse priant avec son père dans la chapelle du carmel, Thérèse enfant faisant oraison dans sa chambre, Thérèse avec ses novices jetant des fleurs au pied du crucifix ou Thérèse prenant l'habit de carmélite

De partout on demande des médailles, ce qui pose des problèmes car il ne saurait être question, en 1915, d'un culte reconnu par l’Église, Thérèse n'étant pas encore béatifiée. Mgr de Teil aide les carmélites à résoudre cette question et Benoît XV, le 10 juin 1915, donne l'autorisation de faire frapper une médaille dont il a "déterminé la composition et l'inscription". Le Saint-Père spécifie que cette médaille ne pourra pas être bénite et il proscrit les modèles où l'image de Thérèse serait associée à celles du Christ, de la Vierge ou des saints.

En 1917, le père Bernard Chevalier, abbé de la Trappe à Soligny, dans l'Orne, vient en pèlerinage à Lisieux et rend visite au carmel. Il est reçu par mère Agnès qui lui confie son souci de ne pas trouver de sculpteur pour étudier une statue de Thérèse. 

"Aucun problème, lui répond le trappiste, un de mes moines est habile de ses mains, je vais lui confier cette mission." Ce moine, c'est le père Marie Bernard, qui sculptera plusieurs modèles de statues de Thérèse, dont l'une, Thérèse aux roses, sera tirée à des dizaines de milliers d'exemplaires et ornera les églises du monde entier. Le père Marie Bernard a découvert sœur Thérèse bien des années auparavant, exactement en mars 1904, lorsqu'il était en classe de philosophie au séminaire de Sommervieu. Il a 21 ans lorsqu'il lit l'Histoire d'une âme. C'est le début d'un attachement et d'une dévotion qui dureront toute sa vie. 

Le trappiste se met donc au travail et façonne, entre 1917 et 1919, le premier buste de Thérèse et les premières médailles. Passionné d'inventions et de mécanique, il met au point dans les celliers de la Trappe d'étonnantes machines à graver et à reproduire. Elles tourneront nuit et jour pendant près de cinquante ans. Elles dorment aujourd'hui sous la poussière de l'abbaye, vaincues par le progrès.

 

Les commentaires sont fermés.