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  • Aller en vacances....dans sa Parole

    [259] Au menu d'un déjeuner sur l'herbe inespéré, il leur avait servi des nourritures simples, des nourritures saines : des pains et des poissons ; et puis, tirées de son inépuisable vivier intérieur, il leur avait ensuite servi en abondance des paroles crues, des paroles saines comme des produits maraîchers : "Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle" (Jn 6,54). Il leur avait fait, sur fond de collines, et de lac, et de ciel, le dessin d'un très vaste échange, d'une merveilleuse solidarité biologique entre le Père et lui, et entre lui et nous : " De même que le Père-le-Vivant m'a envoyé et que je vis par le Père, celui qui me mâche vivra par moi." (Jn 6,57). C'était clair ; c'était simple ; c'était sain. Et voilà que maintenant, la messe finie, ils se dispersaient. Pis encore, à partir de ce moment-là, ses disciples firent marche arrière et ne se promenèrent plus avec lui (Jn 6,66). Ils le laissaient au bord de l'abandon et - qui sait ? - même, au bord de larmes que l'on ne voyait pas et qui ne faisaient pas de bruit. A vrai dire, ce genre d'accident arrive couramment à la Parole. Il arrive tous les dimanches. Il arrivera certainement aujourd'hui. Coutumier à la Parole, cet accident-là arrive très ordinairement à ceux qui la portent. A ceux qui la portent par obligation, déjà, pour ne rien dire de la déconvenue que subissent, tout bas, ceux qui la portent par grâce et par feu intérieur. Avec son histoire d'homme comestible, il les avait mis - il nous met - en demeure [260] de choisir entre deux systèmes, entre deux cités, entre deux civilisations. L'une consiste, nous le savons tous d'expérience et de complicité, à manger les autres de toute manière (c'est la loi du plus fort) ; l'autre, qui nous scandalise et nous effraie, consiste à se donner soi-même à manger aux autres comme du bon pain (car, nous l'oublions trop, ou nous ne voulons pas le voir à travers nos eucharisties de pure formalité), c'est chacun de nous qui, par lui, avec lui et en lui, est appelé à devenir généreusement comestible : comment le monde saura t-il quel bon goût a Jésus-Christ, si nous ne lui donnons pas à pressentir dans le nôtre ? Bref, tous se dispersaient. C'était trop cru ; et puis c'était trop long. " Non vraiment, il n'a pas les pieds sur terre ! disaient-ils - disons-nous. D'ailleurs nous avons des courses à faire, nous avons des invités, nous avons des obligations, éventuellement des divertissements obligatoires. Nous écouterons une autre fois." Autant dire que nous n'écouterons jamais.

    Le même accident de la Parole arriva un jour à Paul sur l'Aéropage d'Athènes (cf. Ac 17,32-33). Jésus parlait de l'eucharistie, Paul de la résurrection : tout se tient ensemble. Tout est tenu ensemble par ceux qui ouvrent leur coeur, rien n'est tenu ensemble par ceux qui le ferment.  

    Il les a mis en demeure de demeurer en lui (Jn 6,56), et ils se sont dispersés, chacun à son propre domicile et à son propre festin. Cette fraction du pain qu'il leur a esquissé du geste et de la parole n'a abouti qu'à une fraction de la majorité qui, mise à bout par son langage, a crié à l'anthropophagie et à la mégalomanie. Ce Corps du Seigneur que Paul invitera plus tard à discerner (1 Co 11,29) vient d'opérer entre les simples badauds et les vrais disciples un discernement. Et voilà que, sur la question discriminatoire de Jésus, Pierre, jetant un coup d'oeil sur le vide qui se fait soudain à la ronde, et prenant la mesure de l'errance et de la déroute possible, Pierre fait ici une "confession" : version johannique de celle que les synoptiques mettent dans sa bouche à Césarée de Philippe (Mt 16,16 ; Mc 8,29) : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ! [261]

    Ainsi donc, par-delà les paroles sous-alimentaires dont le monde se repaît et dont nous nous repaissons trop souvent, oui, même nous qui faisons profession de spiritualité, il existe une Parole infiniment nutritive  qui coule de source et qui abreuve ! Ainsi, par-delà nos à peu près, nos fratras intellectuels et toute cette foire d'idéologies et de systèmes qui font une universelle banqueroute, il existe une Vérité vive et personnelle (Jn 14,6), une Raison chaleureuse à laquelle on peut se rendre, un TU véritable, à la fois vulnérable et fort, un TU que l'on peut atteindre et tâter et tutoyer ! Jésus-Christ seul à raison, Jésus-Christ seul est Raison, lui qui a fait de sa propre chair et de son propre sang les premisses de toute sa logique.  A qui d'autre irions-nous ? Ajoutons : avec qui d'autre irions-nous ? Car le même est ici le Compagnon et le But.

    Mais du moment que Jésus-Christ a installé Pierre comme fondement (Mt 16,18), il lui a aussi donné les paroles de la vie éternelle qui sont siennes, et les clefs (Mt 16,19) qu'il a mises en ses mains sont celles de son propre langage. A qui irions-nous désormais, sinon à Pierre ? A qui nous rendrions-nous, sinon à l' Eglise qui se lève et qui répond, en Pierre, comme un seul homme ? On ne se rend pas à l'Eglise comme à une boutique mais comme à une Personne ; on ne se rend pas à l'Eglise - je veux dire au mystère intime de l'Eglise - par les considérations de la sociologie et les statistiques, mais par la foi. Qu'on  n'aille pas se méprendre ici néanmoins : en faisant la part si belle à Pierre et à toute l'Eglise , en lui, comme une seule grande Personne, nous n'entendons point conforter une certaine prétention séculière de l'institution qui lui a été maintes fois si funeste, mais plutôt manifester la réalité théologique dans la nudité de sa plus simple expression. Encore que Jésus-Christ les lui ait bel et bien données (Jn 17,8) en effet, l'Eglise ne dit pas - et ne dira jamais : " J'ai les paroles de la vie éternelle", mais, se tournant vers Jésus-christ à la face du monde, elle lui déclare publiquement : Tu as les paroles de la vie éternelle. Loin de confisquer pour elle-même [262]  l'usage de la première personne, l'Eglise n'a d'identité et d'autorité que dans le tutoiement de Jésus-Christ. Dans sa liturgie, dans sa mission et à travers toutes les manifestations de son essentielle sainteté, l'Eglise, extraite de ce monde même, n'a de respiration et de vie que dans le tutoiement de son Seigneur. L'Eglise n'a d'autorité qu'en référence à celle de Jésus-Christ, qu'en "conférence" avec celle de Jésus-Christ, puisqu' aussi bien Jésus-Christ n'a rien à faire du psittacisme : il ne veut que des hommes de Parole, c'est-à-dire des hommes qui répondent en face, comme Pierre, quand Il parle. L'Eglise ne possède pas la Parole, car la Parole vive elle-même finit par pourrir, comme la manne (Ex 16,20), dès lors qu'on la met en conserve et au possessif, au lieu de la vivre et de la donner ; elle n'est pas davantage le pur et simple enregistrement de cette Parole, de si haute fidélité qu'il soit. Non, décidément, elle ne dit pas, au passé : "Il a eu les paroles de la vie", mais, au présent : Tu as les paroles de la vie, et c'est comme cela qu'elle va, comme cela qu'elle vit elle-même.

    Seigneur, à qui irions-nous ? ... Pierre tire ici la conclusion pratique de tout un chemin qu'il a déjà parcouru, sans apercevoir à cette heure, sans doute, le terme pascal de celui qu'il doit parcourir encore. N'importe : il y a dans sa "confession" tout un itinéraire en perspective et toute une reddition. Car aller à Jésus-Christ, se rendre jusqu'à Jésus-Christ, c'est se rendre à lui et capituler entre les mains du Père qui nous récapitule en son Christ (Ep 1,10). Itinérante dans la foi, l'Eglise est tout entière dans cet "allant" ; humble servante de la Parole, elle est tout entière dans cette reddition. Si nous réalisions quelle plénitude de grâce c'est que de tutoyer Jésus-Christ - oui, rien que de le tutoyer comme on respire -, et quelle plénitude de vérité ce simple tutoiement instaure au monde, avec quelle joie indicible et glorifiée, pour reprendre les mots de Pierre encore (1 P 1,7), nous dirions chaque dimanche : JE CROIS EN L'EGLISE ! - Amen.

    François Cassingena-Trévedy  in SERMONS AUX OISEAUX - Ad Solem 2009 ISBN 978-2-940402-38-0    www.ad-solem.com

     

     

     

     

  • ne vous découragez pas

    [79] Il ne faudrait pas que nous soyons ce [80] que l'Eglise appelle des pélagiens, c'est-à-dire des chrétiens qui comptent sur leurs propres forces, sans la grâce. Ce que l'Eglise demande, au contraire, c'est que les chrétiens n'aient d'autre force que "Je Suis" (cf. Ex 3,1-15), d'autre force que le Christ, d'autre force que l'Esprit donné par le Seigneur. Il s'agit d'être patients avec nous-mêmes. Si nous voulons nous convertir, cela ne se fera pas en un jour, cela demandera du temps, cela nous décevra peut-être : nous ne ferons pas ce que le Seigneur attend de nous. La dernière chose à faire, dans la vie chrétienne, c'est se dépiter, se centrer sur soi-même parce qu'on est tombé, se regarder. Ce que l'Eglise demande, au contraire, c'est de croire que quelles que soient nos fautes, quelles que soient nos misères, quelle que soit l'ampleur de nos péchés, le Seigneur est là et il peut nous faire porter du fruit. (...)

    Ne vous laissez pas agacer par vos péchés, ne vous laissez pas décourager par votre misère, nous en sommes tous là. Découvrons l'intérieur du mystère. Dieu est plus beau que nous ne l'imaginons, Dieu est celui qui vient en plein coeur de nos vies nous bouleverser (...)

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2

  • la résurrection à l'oeuvre

    [65] Au coeur de notre monde, il y a le Christ ressuscité. C'est lui qui nous libère de nos péchés, c'est lui qui nous ouvre à l'espérance, c'est lui qui nous ouvre les cieux, c'est lui qui nous donne la Vie. Oui, le Christ est ressuscité d'entre les morts, alors tout est possible, nous pouvons être dans l'allégresse et dans la joie.

    Paul est l'exemple du chrétien, pris dans et par le Seigneur, choisi par lui, qui répond à sa vocation. Il a découvert au coeur de sa vie la joie qui peut traverser la tristesse, le malheur, la misère, la souffrance, la maladie et même la mort.

    Oui, nous pouvons tout traverser à condition de croire à la résurrection des morts, de croire que Jésus-Christ est le premier-né d'entre les morts et que nous sommes tous promis à la résurrection. Notre joie est d'être déjà ressuscités dans la croix du Christ qui nous a pris dans le baptême et qui nous a libérés de tous nos péchés.

    S'il n'y avait que la vie d'ici-bas, nous serions les plus malheureux de tous les hommes. Mais croyez-vous à la [66] résurrection de la chair, croyez-vous à la résurrection de nos corps ? Vous vous retrouverez un jour ensemble dans la gloire pour chanter le Seigneur dans un corps transfiguré par l'Esprit, docile à l'Esprit.

     

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2

  • la question posée à Pierre

    [30] Est-ce que nous aimons Dieu ? L'aimons-nous comme nous chérissons un être très proche, plus encore, davantage que tout être ? (...) le Seigneur n'a pas à nous poser d'autre question que celle posée à Pierre au soir de sa vie : [31]  " Pierre m'aimes-tu ?"  Chacun entend dans sa conscience cette parole : " Pierre m'aimes-tu plus que ceux-ci ?", es-tu décidé à jouer ta vie sur ma vie, es-tu décidé à t'engager avec moi, es-tu décidé à connaître la mort et la résurrection ? Car enfin, ce que le Seigneur nous propose c'est d'entrer dans la vie : " Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance ". L'atrocité de la souffrance et l'atrocité de la mort sont là : le Seigneur ne les nie pas puisqu'il les traversera mais il passera en triomphant de la fragilité humaine, de la faiblesse humaine, en les enveloppant d'amour car au fond, il n'y a de vérité et de vie que dans l'amour. C'est l'amour seul qui compte.  

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2

  • sens de l'existence

    [22] Garder nos coeurs en Jésus-Christ, il n'y a rien de plus merveilleux ; garder nos coeurs dans une dépendance incessante au mystère du Christ, il n'y a rien de plus apaisant. Oui, je vous le demande, gardez vos coeurs dans cette présence indicible du Seigneur et découvrez que le [23] Seigneur n'a qu'une visée, celle de nous faire crier de joie en sa présence même.

    Il veut nous faire découvrir qu'il est là au milieu de nous, même au milieu des tribulations, même au milieu des difficultés, même au milieu de l'atrocité de ce monde. "Jubilez, criez de joie". Il ne s'agit pas de nier le mal ou la souffrance, nous savons qu'ils sont trop présents et actifs dans le monde pour le faire. Mais au-delà, il y a quelque chose d'infiniment plus grand, d'infiniment plus beau qui enveloppe tout cela et qui lui donne sens, c'est la joie même de Dieu.

    Dieu veut nous faire participer à sa joie et s'il a créé le monde, c'est pour que nous vivions de sa joie. Si toute l'histoire sainte se déroule comme nous la connaissons, c'est pour que nous vivions de sa joie ; si toute l'histoire de l'Eglise se déroule comme nous le savons, c'est pour que nous vivions de sa joie. Et s'il laisse le monde se développer ainsi, c'est pour que dans la liberté nous reconnaissions l'amour. Oui soyons des témoins de l'amour, des témoins véridiques, des témoins qui ont fait l'expérience de leurs limites et de leurs faiblesses et qui découvrent que sublime est le nom du Seigneur.  

    Demandons (...) au Seigneur d'entrer dans sa joie, de participer à ce souhait de Paul : " Soyez dans la joie" (cf. Phil 4). Paul connaît l'atrocité du monde, il n'est pour le savoir que de relire la deuxième épître aux Corinthiens. Vous verrez combien il a fait l'expérience, à l'intérieur de lui-même, de la souffrance qui est au coeur du monde, de ce monde qui est en agonie. Et pourtant c'est le même homme qui nous  dit : " Soyez dans la joie".  

     

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2

  • Ne soyez inquiets de rien

    [20] "Soyez dans la joie, je vous le répète, soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais en toutes circonstances, dans l'action de grâces, priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes." (Phil 4)

    Ce qui doit caractériser le chrétien, c'est la sérénité. Au milieu des tribulations de ce monde, qu'il garde cette paix, cette joie qui lui viennent de la proximité du Seigneur. Le Seigneur l'habite, il est au milieu de l'Eglise, il est au coeur de chacun d'entre nous. L'inquétude est dépassée parce que tout simplement tout est repris dans la prière et l'action de grâces et que nous demandons tout au Seigneur, sûrs d'être accueillis par Lui. (...) La tranquilité du mystère de Dieu nous unifie, nous met en place et nous rend disponibles aux événements, disponibles à nos frères, disponibles à tous. Ce que nous avons à demander, c'est cette joie fondamentale, cette joie qui est merveilleuse : laissons éclater notre joie car Dieu est au milieu de nous.

     

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2

  • l'unique nécessaire

    [17] " Il faut aller de commencement en commencement par des commencements qui n'auront pas de fin. " (St Grégoire de Nysse). Laissez le Seigneur faire le chemin en vous, laissez-lui construire son unique chemin, son seul chemin qui est le sien, celui que vous ne pouvez pas inventer. Le Seigneur ne fait pas de multiples oeuvres alors que l'homme veut créer de plus en plus. Le Seigneur ne fait qu'une oeuvre : la volonté de son Père. Alors nous aussi, n'ayons qu'une oeuvre  qui transcende toutes les oeuvres que nous avons à faire : découvrir l'amour du Seigneur, le laisser se dévoiler à nous-mêmes et à nos frères dans la joie de Dieu.

     

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2

  • jour du Seigneur

    [16] Avons-nous le sens de ce que la tradition appelle l'eschatologie, c'est-à-dire la fin des temps ? Avons-nous le [17] sens que le plus important est "le jour du Christ",  le jour où le Christ nous rassemblera tous autour de lui dans la vision et dans sa résurrection ? Le Christ viendra comme il est venu parce qu'il nous entraînera définitivement avec lui et que nous ne serons plus qu' " un " dans le mystère de Dieu.

    Une vie chrétienne est une vie toute polarisée par ce jour du Seigneur, par ce jour auquel rien n'est comparable, qui n'est pas du tout comme dans l'Ancien Testament un jour d'effroi mais qui est un jour de rencontre dans l'amour, de découverte de la plénitude de la justice de Dieu, grâce à Jésus-Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.

     

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2

  • Si tu cherches le repos

    [8] Pensons-nous vraiment que le Seigneur habite en nous et qu'il nous transfigure jusque dans notre corps ? Pensons-nous vraiment que la transfiguration de notre être est commencée et que le mystère de Dieu est présent au coeur de nos vies ? " Si quelqu'un m'aime, il gardera ma Parole, mon Père l'aimera et nous établirons en lui notre [9] demeure" (Jn 14,23). Etre habité ! Pensez-vous à cette habitation ineffable de Dieu, à ce dialogue incessant que vous offre le Christ ? En réalité, ce que le Seigneur nous propose, c'est de choisir entre ce commerce avec lui et le commerce avec le monde. Nous sommes tous spontanément plus prêts au dialogue non pas avec le Seigneur mais avec le monde. Demandons au Seigneur d'apprendre à lui plaire, d'apprendre cette complaisance d'amour en Lui, de nous habituer à nous reposer dans son amour. La tradition nous livre cette notion fondamentale que l'on trouve dans l'Evangile : le repos.

    Il s'agit de nous reposer en Dieu. Dieu est-il notre repos, ce repos qui détend notre être, le rectifie et nous remet dans la vérité du Seigneur ? C'est une expérience à faire absolument. Si vous ne l'avez pas faite, commencez et, si je puis m'exprimer ainsi, "jouer" avec le mystère de présence et d'amour du Seigneur. Bien sûr, Il se cachera, bien sûr à certains moments, Il disparaîtra, mais c'est toujours pour une présence plus profonde.

     

    Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2