[79] Il ne faudrait pas que nous soyons ce [80] que l'Eglise appelle des pélagiens, c'est-à-dire des chrétiens qui comptent sur leurs propres forces, sans la grâce. Ce que l'Eglise demande, au contraire, c'est que les chrétiens n'aient d'autre force que "Je Suis" (cf. Ex 3,1-15), d'autre force que le Christ, d'autre force que l'Esprit donné par le Seigneur. Il s'agit d'être patients avec nous-mêmes. Si nous voulons nous convertir, cela ne se fera pas en un jour, cela demandera du temps, cela nous décevra peut-être : nous ne ferons pas ce que le Seigneur attend de nous. La dernière chose à faire, dans la vie chrétienne, c'est se dépiter, se centrer sur soi-même parce qu'on est tombé, se regarder. Ce que l'Eglise demande, au contraire, c'est de croire que quelles que soient nos fautes, quelles que soient nos misères, quelle que soit l'ampleur de nos péchés, le Seigneur est là et il peut nous faire porter du fruit. (...)
Ne vous laissez pas agacer par vos péchés, ne vous laissez pas décourager par votre misère, nous en sommes tous là. Découvrons l'intérieur du mystère. Dieu est plus beau que nous ne l'imaginons, Dieu est celui qui vient en plein coeur de nos vies nous bouleverser (...)
Marie-Joseph Le Guillou - La puissance de l'amour de Dieu dans sa paroles, homélies année C - Ed. Parole et Silence 2007. ISBN 978-2-911940-13-2