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la grâce comme naissance

Comment Jésus présente-t-il cette naissance ? C'est une question que nous ne devons pas négliger, car tout l'enseignement du Christ tourne autour de cette naissance, de même que toute la théologie de la grâce. La philosophie est là pour nous faire comprendre les dimensions de l'homme, et la théologie celles de la grâce. Insistons sur ce point : la théologie est là pour nous faire comprendre ce qu'est la vie de la grâce, et nous devons constamment revenir à cela, puisque nous ne pouvons parler de la Très Sainte Trinité que parce qu'il y a en nous cette connaturalité profonde avec le mystère de Dieu, cette naissance à la vie trinitaire.

Jésus parle donc d'une naissance. C'est très important pour nous. La grâce n'est pas quelque chose qui vient simplement s'ajouter, contrairement à une certaine conception que l'on rencontre  parfois : on dit que la grâce vient perfectionner la nature et qu'il faut donc que la nature soit bien structurée, que les hommes soient bien évolués pour que la grâce puisse s'implanter. Celle-ci est alors conçue comme quelque chose qui vient "au sommet". C'est vrai d'une certaine façon, mais la grâce n'est pas seulement au sommet, elle est en même temps ce qu'il y a de plus radical et de plus profond en nous. Dire que la grâce vient uniquement perfectionner l'homme, permettre à l'homme d'être plus homme (on dirait assez facilement cela aujourd'hui), c'est très apologétique : " C'est merveilleux ! Voyez ce que, par la grâce, cet homme est devenu ! sans la grâce, il ne serait jamais devenu cela".  Le but de la grâce est-il de permettre à l'homme d'être plus homme ? Ou bien le premier but (la finalité) de la grâce, est-il que nous soyons  en premier lieu enfants de Dieu ? Enfants de Dieu en étant hommes, c'est cela qui est si grand. Dieu ne "boude" pas l'humain, parce qu'il a voulu l'homme comme son chef-d'oeuvre, son image. Mais en créant l'homme il ne crée pas un fils bien-aimé (cela, c'est l'oeuvre de la grâce) ; il crée une image, qui est et qui doit devenir toujours plus "à la ressemblance de Dieu".

Il faut que la grâce arrive à transformer du dedans, et non de l'extérieur, tout ce qu'il y a en nous de grand, de noble. Du dedans, la grâce doit épanouir tout notre être. Quelqu'un qui a la foi, normalement, doit avoir une intelligence plus ouverte, plus épanouie  (disons "normalement", parce que ce n'est pas toujours le cas). Normalement, celui qui a la grâce doit avoir, par la charité, une volonté magnanime ; cela devrait être une conséquence immédiate, parce que la charité nous permet d'aimer à la manière de Dieu. Celui qui a la grâce doit normalement, par l'espérance, avoir une force plus grande, un courage plus grand. Il est normal que la grâce nous rende plus homme, parce que nous sommes créés à l'image de Dieu et qu'être enfants de Dieu, fils de Dieu, permet d'être plus homme. Mais ne confondons pas la finalité et les effets. La grâce a comme finalité de nous orienter vers Dieu immédiatement ; elle nous fait enfants de Dieu, et c'est pour cela que c'est une naissance. (...)

Si la grâce est une naissance, elle est donc source d'une nouvelle vie. (...)

Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. pp 103 - 104

ISBN : 2 85049 781 9

Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)

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