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Celui qui me suit (2)

La révélation de l’Évangile est esprit et vie. Elle demande à qui veut la recevoir l’audience de son esprit et de sa vie. Nous pensons souvent à lui donner la «  lettre » de notre existence, du temps, de la solitude matérielle, des évasions. Quand notre mode d’existence nous en empêche, nous croyons volontiers que l’Évangile n’est pas pour nous, ou que seul est pour nous un Évangile mutilé ou falsifié.

Volontiers nous laisserions à ceux qui ont opté pour le désert la plénitude d’un message qui a été vécu et prêché dans l’épaisseur la plus intime du monde.

Or ce sont toutes nos vies qui sont appelées à être « évangélisées », qui ont la vocation de recevoir la Parole entière de Jésus-Christ. Mais elles ne peuvent la recevoir que si elles se donnent en tant qu’elles-mêmes, en tant que vies, en tant que nos vies. Elles  ne peuvent la recevoir que si elles se donnent avec la totalité  leurs énergies intérieures, avec tout ce qu’il y a de moteur en elles, avec tout leur esprit.

C’est dans notre vie que, du matin au soir, coule entre les rives  notre maison, de nos rues, de nos rencontres la parole où Dieu veut résider.

 

C’est dans notre esprit qui nous fait nous-mêmes à travers les actes de notre travail, de nos peines, de nos joies, de nos amours, que la parole de Dieu veut demeurer.

La phrase du Seigneur que nous avons arrachée à l’Evangile (…) dans une course de métro, ou entre deux travaux de ménage, ou le soir dans notre lit, elle ne doit plus nous quitter, pas plus que ne nous quitte notre vie ou notre esprit. Elle veut féconder, modifier, renouveler la poignée de main que nous aurons à donner, notre effort sur notre tâche, notre regard sur ceux que nous rencontrons, notre réaction sur la fatigue, notre sursaut devant la douleur, notre épanouissement dans la joie.

Elle veut être chez elle partout où nous sommes chez nous.

Elle veut être nous-mêmes partout où nous sommes nous.  

 

Madeleine Delbrel – « Nous autres, gens des rues » Seuil 1966

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