Dès que la foi est sollicitée, les malentendus peuvent s'introduire à tous les échelons du savoir humain. Demandez à un chimiste de définir l'homme, il vous répondra oxygène, hydrogène, azote, calcium, fer et je ne sais quoi d'autre. Sans aucun doute il aura raison, l'homme est bien tout cela. N'empêche qu'il est quelque chose en plus, et ce quelque chose est hors des prises de la chimie.
Que l'homme soit aussi une âme immortelle, et pourquoi pas ? Fils de Dieu, qu'importe au chimiste, ce n'est plus son affaire. Ce serait là une fausse querelle, dont nul n'aurait la solution, qui peut se reprendre et se poursuivre au sujet de n'importe quelle semence vivante. Le chimiste peut parfaitement énumérer, analyser, peser tous les ingrédients chimiques qui composent un grain de blé : l'addition de tous ces éléments ne comportera jamais la chose la plus importante, la programmation biologique de ce grain, sa prédestination de moisson, son être futur déjà inscrit au plus secret de lui-même et qui le fera produire, "reproduire", trente, cinquante ou cent pour un.
De même, toutes les sciences additionnées - la physique, la chimie, la psychologie, la sociologie, les sciences humaines, la psychanalyse, plus l'intuition du romancier - peuvent nous révéler ce qu'est l'homme ; le résultat de toutes ces connaissances peut être tout ce qu'il y a de plus exact, la révélation de Jésus est au-delà, elle porte sur l'origine première de l'homme et sur sa destination ultime et mystérieuse au-delà du monde. (...)
S'il le veut, il peut aussi participer à une Vie autre, plus haute et plus profonde, que Jésus a appelée la Vie éternelle. Jésus est venu non seulement pour nous parler de cette Vie, pour nous assurer qu'elle existe...mais pour nous engendrer à cette Vie et nous y faire naître. (...) La seule condition qu'il mette....c'est la foi.
R.L Bruckberger - La Révélation de Jésus-Christ - Grasset 1983. pp. 156-157