Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

propagande

  • La Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres (5)

    (...) [45]       SENS FONDAMENTAL DE LA PAUVRETE

    En ne comprenant pas que la pauvreté est d'abord et fondamentalement une option portant sur l'avenir des hommes, au coeur des conflits historiques où se heurtent les puissances, il ne nous est pas possible de saisir le sens de la pauvreté évangélique et des béatitudes. Il ne reste plus  qu'à reléguer au dépotoir des illusions, des besoins [46] soi-disant "mystiques"  ou des idéologies plus ou moins intéressées à l'exploitation des consciences humaines.

    En prenant et en comprenant la pauvreté à l'envers, par le petit bout, par ses conséquences dans l'avoir et dans l'usage des biens du monde, nous nous condamnons à ne plus comprendre ces conséquences et cet usage. Nous aboutissons inévitablement à des condamnations abstraites de l'avoir, de la technique ou de l'argent, qui demeurent ambiguës tant que la pauvreté ne se réfère pas à l'avenir absolu de l'homme. (....)

    [48] Or l'avenir n'est humain que s'il est vraiment choisi et voulu. 

    Malheureusement on peut arriver à faire croire à l'homme qu'il choisit librement ce qui, en réalité, lui est imposé. Les propagandes, les publicités, les idéologies, toutes les séductions, les moyens de conditionnement, les procédés de "viol des foules" visent à se substituer à la décision libre. "En douce", par la bande, on arrive à chloroformer le patient  afin d'obtenir de lui une adhésion  infantile qui ne vient pas de lui, de sa liberté, mais de ses passions et de ses pulsions, de ses besoins et de ses rêves. (...)

    [43] (...) les pauvres de Yahvé [voir la note ci-dessous] n'ont pas accepté que leur avenir soit défini par les puissants de ce monde qui veulent toujours se justifier, s'imposer aux esprits et aux consciences. Aux hommes qu'elles dominent, ces grandes violences tiennent toujours à peu près ce langage : " C'est nous l'avenir, c'est nous votre avenir ; d'ailleurs, notre puissance est telle qu'elle s'étendra indéfiniment et deviendra universelle. Bref, nous sommes le "sens de l'histoire", de votre histoire (...) Ceux qui ne marcheront pas et qui résisteront sont opposés évidemment à l'avenir des hommes, et, à notre grand regret, nous serons obligés de les liquider."

    Eh bien, les pauvres de Yahvé, éclairés par la lumière de la Parole de Dieu, ont opposé un refus catégorique à des propositions de ce genre ; ils ont dit "non", un non conscient et résolu aux prétentions des puissants. "Non, affirment-ils l'avenir véritable des hommes n'est pas en votre pouvoir, il ne dépend pas de vous, malgré toutes les apparences. Vous usurpez un pouvoir qui ne vous appartient pas. Nous savons, nous, de quel côté se trouve l'avenir, ce qui le garantit, ce qui permet de l'attendre et de l'atteindre sans déception, par quels moyens nous pouvons le réaliser, sur quelle puissance nous appuyer pour le construire. (...) [44] Sans limites et inépuisable, c'est la puissance même du Créateur qui nous est donnée. A elle et à elle seule, nous avons voué notre foi, notre espérance et notre amour. Toute autre puissance ne peut être qu'une idole, une séduction ou une illusion, une ruse ou un mensonge."  

    Pierre Ganne - Le pauvre et le prophète - Ed. Anne Sigier 2003

     

     Note : "pauvres de Yahvé" est un terme utilisé dans l'Ancien Testament. On pourrait utiliser - depuis la venue du Christ parmi nous - le terme de "pauvres de Jésus Christ", ou pauvres "selon les béatitudes". Pierre Ganne  nous invite à ne pas confondre "pauvreté" et "misère". Note du rédacteur de ce blog.]