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parousie

  • S'il venait ce soir

    (...) Cela est très significatif pour nous. tous les chrétiens attendent le retour du Christ. Ils sont bien obligés, puisque les Actes des Apôtres nous disent, au moment de l'Ascension du Christ, qu'un jour il reviendra (cf. Ac 1,11). Ils l'attendent en disant : " Pas tout de suite, Seigneur ! ", parce que, ayant jeté un coup d'oeil à l'Apocalypse sans essayer de la lire en profondeur, ils sont affolés : "C'est effrayant, les derniers temps ! L'Eglise n'en est qu'au début de son pèlerinage !" Ils disent attendre, mais en réalité ils n'attendent pas du tout. C'est une espérance messianique temporalisée, politisée. Ils attendent la libération de l'humanité pour elle-même, ils n'attendent pas vraiment le retour du Christ. Pour l'attendre, il faut être un pauvre qui n'a rien à perdre et qui a soif du retour de Jésus. Celui-là seul l'attend vraiment. 

    Demandons-nous si nous attendons vraiment le retour de Jésus, si dans notre coeur il y a cette soif ardente, cette soif de le rejoindre, d'être avec lui éternellement ; ou bien si, au contraire, nous sommes trop occupés de notre avoir, de nos opinions, en considérant que notre gloire humaine n'est pas encore suffisamment achevée. " Je n'ai pas encore dit tout ce que j'avais à dire ! Il ne faut surtout pas que le Christ arrive avant ! Il ne faut pas que le Christ arrive avant que l'humanité soit parfaitement épanouie, qu'elle soit adulte." Mais si l'on attend que l'humanité arrive à une sorte de splendeur et de gloire humaines, après quoi le Christ reviendrait pour couronner cela, alors on attend pas vraiment le retour du Christ.   On ne peut l'attendre que comme celui qui seul nous donne l'amour, comme le feu du Ciel qui doit tout transformer. Chacun de nous doit faire ce petit examen de conscience, c'est excellent. C'est là qu'on voit combien il est difficile d'être chrétien ! Parce que cela nous demande un grand déracinement.

    Il faut accepter de reconnaître que nous sommes encore très enracinés et que nous avons beaucoup de peine à attendre le retour du Christ. Il faut reconnaître que nous ne sommes pas encore totalement chrétiens, que nous avons beaucoup d'attaches à quantité de choses, et que nous avons de la peine à désirer le retour du Christ.

    Si le Christ devait revenir ce soir, combien parmi nous seraient-ils dans la joie, dans la vraie joie, la joie plénière en disant : "Enfin, il est là !" Ne dirions-nous pas au contraire : " Mais je suis encore trop jeune, j'avais tellement de choses à faire et à voir !  (...) Pour ceux qui sont au terme de leur vie, très bien, ils ont vécu, mais nous ? Attendez encore un peu, Seigneur, laissez-nous réaliser quelque chose ! " (...) Attendre le Christ comme devant venir ce soir exige de nous de l'attendre comme de vrais pauvres, c'est-à-dire en comprenant que ce ne sont pas nos réalisations que Dieu regarde avant tout, mais bien plutôt les désirs de notre coeur (cf. Catherine de Sienne). Comme c'est apaisant !

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau (t1) - 1 ère édition, 1978. 3 ème tirage : Ed St Paul 2005 pp.195-196 (ISBN : 2-35117-001-6)

  • Si quelqu'un a soif

    " Si quelqu'un a soif ", dit Jésus. Il ne dit pas, soif de ceci, de cela; encore moins soif de Dieu, mais simplement : si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, quel que soit l'objet de cette soif. Pourquoi , qu'il vienne à moi ? Parce que c'est moi et moi seul qui suis capable de lui donner ce qui apaisera sa soif, c'est-à-dire ma Vie, la Vie éternelle...

    (...) les promesses de Jésus surpassent tous nos désirs. Ce que Jésus nous promet, ce n'est pas seulement de vivre d'une vie heureuse qui resterait humaine; ce qu'il nous promet, c'est de vivre d'une vie dont nous ne pouvons pas avoir l'idée, que nous ne pouvons pas imaginer.  Ce qu'il nous promet, c'est de nous faire entrer dans sa Vie à lui. (...)

    " Je veux que là où je suis, ils soient avec moi " (Jn 17,24)  (...)

    " Choses que l'oeil n'a pas vues, que l'oreille n'a pas entendues, qui n'auraient jamais pu monter d'elles-mêmes au coeur de l'homme " (1 Co 2,9) 

    (...)

    D'où le double péril qui guette sans cesse  ces hommes : en construisant le monde, ils vont oublier la cité à venir ; ils ne vont plus regarder que vers la terre. Ou bien, sous prétexte qu'ils sont dans l'attente de la cité à venir, ils vont s'évader, ils vont oublier de construire le monde. Ce déchirement intérieur fait le drame profond de la vie chrétienne dans le monde.

    Pierre-Jourdain Houyvet - Jésus, que ma joie demeure - Ed. Cerf, 1994