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maître spirituel

  • cette belle science des approches

    (...) Qu'on l'admette ou non, l'union de l'homme avec Dieu, les conditions et les exigences de cette union constituent une science. Il faut donc consentir à se laisser enseigner quelques petites principes normatifs et intangibles relatifs à cette science. Il ne servirait de rien de vouloir tout inventer par soi-même. En outre, dans la vie spirituelle, comme dans le travail manuel ou le sport, posséder un peu de technique relève l'intérêt qu'on y porte et procure plus de sécurité. On ne peut aller à la recherche de Dieu par n'importe quels moyens, ni dans n'importe quelle direction. Or, il y a présentement une mésestime vis-à-vis de la spiritualité comme science, au profit de l'étude quasi exclusive de la Bible. Essayons de raisonner le cas.

    J'ai commencé à lire quotidiennement l'Ecriture sainte bien des années avant que cette pratique ne se répande. Durant vingt-cinq ans, je l'ai lue annuellement d'un bout à l'autre. J'ai reçu de cette lecture, cela va sans dire, des bienfaits, des encouragements et des connaissances, autant que j'en peux porter. Néanmoins, je suis arrivé  aux deux constations que voici : d'abord l'Ecriture sainte ne peut, à elle seule, fournir le léger support dont a besoin l'oraison non discursive. Ensuite, l'Ecriture sainte ne suffit pas pour nous instruire de tout ce qu'il est nécessaire de savoir touchant la vie intérieure. Bien des notions indispensables ne peuvent s'acquérir que par la théologie dogmatique et la doctrine des maîtres spirituels. Pour les décisions à prendre au cours d'une vie de prière, et pas seulement dans les débuts, notre esprit à besoin de principes clairement formulés, que d'autres esprits ont tirés de leur expérience et de leur réflexion. Précisément, les plus qualifiés parmi les amis de Dieu, aidés, sans aucun doute, par un charisme divin, nous ont laissés d'excellentes cartes routières, et d'utiles notices d'entretien pour les différents types de voitures. Faute de connaître ces notices et ces cartes, nous ne saurons jamais assez explicitement le voyage que Dieu veut nous faire faire, ni comment et par quels chemins le suivre. Aussi risquerions-nous bien des retards, des accidents de route, et surtout, le pire de tous : abandonner en plein parcours (...)

    (...) C'est pourquoi je vous souhaite de désirer ce beau savoir, cette belle science des approches de Dieu et de son amitié.  

     

    Père Jérôme, Écrits monastiques, Editions  du Sarment, 2002