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homélie

  • Année A - 17e dimanche du temps ordinaire

    Références scripturaires de la liturgie de ce dimanche 

    1 Rois 3, 5. 7-12    Rm 8,28-30

    Evangile selon st Matthieu chapitre 13 versets 44 à 52 (Mt 13, 44-52)

    Texte tiré de (ci-dessous) : P. Marie-Joseph Le Guillou, o.p.  -  L'Amour du Père révélé dans sa Parole, homélies année A - Éditeur : Parole et Silence, 1998

     

     

    Nous sommes dépassés par la phrase de St Paul soulignant un paradoxe inouï : " tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu ".

    "Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu". C'est une folie d'affirmer cela dans le monde d'aujourd'hui, monde d'atrocités, de guerres et de souffrances, de malheurs et d'agonie. Pourtant St Paul exprime ici la réalité la plus profonde qui soit. Nous le savons, "tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu". Tout, absolument tout.

    Il faut le réaliser dans nos vies par-delà toutes les apparences, par-delà tout ce qui peut sembler contraire à cette affirmation. Qu'est-ce que veut dire cette réalité fondamentale ? Le Seigneur nous aime et nous guide sur son chemin. Il nous enveloppe dans le dessein de son amour pour que nous soyons à l'image de son Fils des enfants du Père céleste qui est dans les cieux.

    " Tout concourt..." Je voudrais insister sur ce petit mot " tout " car il se retrouve dans la parabole que nous rapporte St Matthieu, en particulier celle de la perle fine : " Le royaume des cieux est  comparable à un négociant  qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède et il achète la perle ". Le royaume des cieux est comparable  à une perle. Il faut trouver la perle et il faut tout vendre pour  l'obtenir. Il y a dans cette parabole quelque chose  d'extrêmement  étonnant : la perle est si chère qu'il faut tout vendre pour elle. Pour égaler la valeur de cette perle, il faut tout donner, il faut tout livrer. De plus, pour découvrir cette perle, il faut être un fin connaisseur. Il est très difficile de distinguer les perles les unes des autres : on peut payer très cher pour n'avoir que du "toc" et penser qu'on a obtenu une chose extraordinaire. En réalité il faut avoir confiance dans le marchand : celui-ci nous demande de tout lâcher.

    Le Seigneur nous demande d'avoir le cœur assez ouvert pour nous laisser prendre  par le Seigneur et l'entendre nous dire : " tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu". Cette affirmation transforme nos cœurs et les place dans la vérité , dans la plénitude qu'est la perle, c'est-à-dire Jésus Christ.

    Pourquoi, finalement cette perle vaut elle tout ? C'est parce qu'elle est donnée dans la croix et la résurrection de Jésus Christ. C'est là qu'est le "tout". " "Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu " : cette parole est manifestée dans sa vérité dans la croix du Christ, dans le don total que Jésus Christ fait de lui-même aux hommes, don qui va jusqu'au bout. Celui qui trouve la perle doit accepter du fond du cœur la croix et la résurrection de Jésus  et accepter de tout vendre  pour vivre avec le Christ. St Paul, dans l'épître aux Philippiens (ch.3), dit qu'il a tout quitté pour gagner le Christ et un peu plus tard, St Ignace  d'Antioche n'aura qu'une parole à la bouche : "Saisir le Christ". Voilà ce qu'est notre vie chrétienne.

    En effet, notre vie n'a de sens que dans le don total que nous faisons de nous-mêmes au Seigneur, ce don qui fait que nous nous perdons nous-mêmes pour gagner le Christ. La seule chose qui compte dans notre vie, c'est la perle, c'est-à-dire la croix et la résurrection de Jésus Christ, ou, si vous préférez, le mystère du royaume ou bien encore le mystère de Dieu.

    Nous croyons que "tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu". Je voudrais  que cette affirmation solennelle soit comme un chant  dans votre cœur. Toutes les apparences  sont contraires. La mort est toujours là, les souffrances de toutes sortes sont toujours là, cependant  il y a quelque chose de radicalement changé dans le monde : ce sont les cieux nouveaux et les cœurs nouveaux que le Seigneur est en train de créer. Il nous faut découvrir cette présence de Dieu à nulle autre pareille. "Ceux qu'il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu'il a justifiés, il leur a donné la gloire".

    Demandons au Seigneur de nous laisser prendre par ce don car trouver le royaume de Dieu, c'est se donner  jusqu'au tréfonds de soi-même et s'ouvrir à la vérité de Dieu. Le trésor est la chose la plus cachée, au fond de notre  cœur, qu'il nous faut découvrir. Et la perle est cette  parole d'une valeur infinie, à nulle autre comparable, qui nous donne d'avoir tout, le tout de Dieu  dans le tout de l'homme. C'est cela le mystère de Dieu. Il nous veut tout entiers parce qu'il se donne tout entier, parce qu'il n'est que don.

    Le mystère de Dieu est un mystère  de don, de vérité, d'amour. Toutes les paraboles n'ont pas d'autre but que de manifester  que tout est organisé dans le monde  pour que nous découvrions  cette plénitude de l'amour. Je voudrais que cette messe soit un cri pour demander au Seigneur cette plénitude de don qui nous transforme, qui fait  de nous des êtres à la recherche de la vérité pour eux-mêmes et pour les hommes leurs frères. Le Seigneur  nous demande d'être libres, dans la sagesse qui nous fait tout regarder dans la lumière de Dieu.

    Demandons au Seigneur de tout perdre pour qu'il se donne à nous et que nous nous donnions à Lui. Alors notre vie aura son sens, son véritable sens, celui qui est le seul vrai, le seul véritable. Amen !