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évangiles

  • la question et la découverte de Dieu

    (...) En ce qui concerne le questionnement, il est quand même révélateur que dans saint Matthieu par exemple, le Christ entend 75 questions de la part des gens et en pose 80 ! C'est tout à fait intéressant de voir ce fait. Le chiffre est considérable. Dans saint Luc, il pose et reçoit encore plus de questions. Cette attitude nous dit que la question est la base de la découverte de Dieu. La base de la relation à Dieu n'est pas d'abord l'affirmation mais cette question première qui court à travers tout saint Marc: « Quel est  celui qui fait cela? » (Mc 1,27). Si nous racontons à des enfants les choses qui bouclent sur elles-mêmes et qui ne suscitent aucune question, il n'y aura pas d'avenir. Comme le dit saint Paul, dès que nous quittons l'enfance, et il faut la quitter, nous devons aussi en quitter le mode de raisonnement (1 Co 13,11). La seule question intéressante devient celle-ci: est-ce que ce que je dis de Dieu donne envie de questionner? Parce que si ma parole ne donne pas envie de s'interroger d'une façon ou d'une autre - en changeant de vie, en se demandant ce qu'on fait de soi-même,  en se posant des questions existentielles - je n'ai pas vraiment parlé de Dieu mais seulement d'une image que je me fais de Dieu.

    Albert Rouet - J'aimerais vous dire - Bayard,2009 pp. 68-69