Un article bien fait qui explique ce qu'est le Luthéranisme. Chez nous, catholiques, on connait souvent bien mal l'Histoire de l'Eglise. Article de l'abbé Christian Laffargue (+), du diocèse d'Ars, et édité dans un bulletin paroissial.
Protestants (histoire du Luthéranisme)
Le Protestantisme
(histoire du Luthéranisme)
LUTHER (1483-1546)
Né en Saxe, second d’une famille de huit enfants, il reçut une éducation rude et sévère. Il fit des études de philosophie à Erfurt où il entra au couvent des Augustins (1505) après un vœu, prononcé sous le coup de la terreur pendant un violent orage (« Ste Anne, sauvez-moi et je me ferai moine ! » 2 juillet 1503). Il fit profession en 1506 et fut ordonné prêtre en 1507, puis poursuivit des études de théologie.
Il fut reçu docteur en 1512 et devint provincial de son ordre en 1515. Très brillant et admiré, plein de mépris pour ses prédécesseurs théologiens et philosophes qu’il traitait d’ânes et de pourceaux, il était torturé par la question du salut (la justification).
Se représentant Dieu comme un maître armé d’un bâton comme un bourreau, il multipliait les œuvres de piété et de pénitence. Si jamais moine était entré au ciel par sa moinerie, j’y serais allé tout droit dira-t-il en 1521. Angoissé et tourmenté il met en doute les forces de la volonté et le libre arbitre chez l’homme. En 1514, dans les cours qu’il donne sur les psaumes, il affirme que nous péchons toujours, que nous sommes toujours impurs. Lors d’une célèbre « illumination » (1518) qu’il eut dans la tour du couvent de Wittenberg (dans « les commodités ») sur le verset 17 du 1er chapitre de l’épître de Saint Paul aux Romains : le juste vivra par la foi (tiré du prophète Habacuc 2,4), il en conclut – contre toute la Tradition - que Dieu juge les hommes non sur leurs œuvres, mais seulement sur la Foi. Il en fera l’un des principes d’une nouvelle religion : sola fide (« la Foi seule »). L’apôtre St Jacques affirmait le contraire : Si la foi n’a pas d’œuvres, elle est bel et bien morte (cf. Jc 2, 14-26)
Sa nouvelle théologie se résume alors ainsi : 1- L’homme corrompu par le péché originel est privé de la responsabilité de ses actes, bons ou mauvais. 2- Le Christ ne change pas l’homme de l’intérieur (par le baptême) mais seulement de l’extérieur, « il le couvre de son manteau » (justification extérieure). 3- Puisque l’homme ne peut rien faire de bon par lui-même, notre salut dépend de l’arbitraire de Dieu (prédestination absolue). D’où cette maxime : Pecca fortiter, sed fortius crede (« Pèche fortement, mais crois plus fortement » encore) dans une lettre à son ami et biographe Philippe Mélanchton du 1er août 1521.
Saint Paul, dans la même épître aux Romains, sur le salut, écrivait : L’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné (Rm 5,5).
L’affaire des indulgences (1517).
En 1506, le Pape de la Renaissance, Jules II, avait prescrit une indulgence pour la reconstruction de la basilique Saint Pierre à Rome. En 1514, Le Pape Léon X prorogea ce moyen. Qu’est-ce qu’une « indulgence » ? L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée (par la confession) que le fidèle obtient à certaines conditions déterminées par l’Eglise qui applique aux âmes les trésors des mérites du Christ et des saints (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1471). De nos jours, les conditions sont un pèlerinage (qui peut se faire dans telle église de son diocèse), quelques prières, la confession et la communion. A cette époque-là il s’agissait d’argent pour des projets d’intérêt général : constructions d’églises, croisades, etc… Luther s’insurgea contre les prédications de cette nature qui mêlaient biens spirituels et temporels (deux évêques de Saxe les avait d’ailleurs interdites sur leurs territoires) et en profita pour développer ses théories théologiques dans 95 thèses qu’il fit afficher sur la porte de la chapelle du château de Wittenberg, la veille de la Toussaint 1517. Il y mêlait orthodoxie et hétérodoxie, sans vouloir encore rompre avec l’Eglise. Comme il ne voulait pas rétracter ses fausses doctrines, le Pape lui envoya le célèbre théologien Cajetan en tant que légat. Mais il s’entêta dans ses convictions. Le mouvement de fronde anti-romaine prit de l’ampleur et divisa l’Allemagne. Aux controverses sur la grâce et le libre-arbitre, sur la primauté du Pape, sur le purgatoire, la justification par la foi, s’ajoutèrent le soutien des humanistes allemands au réformateur, les chevaliers et les princes qui voyaient là le moyen de faire échec à la puissance pontificale. Les abus d’autorité du clergé attiraient le peuple vers le nouvel Evangile.
Ainsi soutenu, Luther rompit avec le Pape : Je ne veux plus de réconciliation avec Rome pour l’éternité. Je condamnerai et brûlerai tous les livres de droit romain, hydre de l’hérésie (lettre à Spalatin du 11 juin 1520). Et il commença à traiter le Pape d’antéchrist.
Pour abattre la supériorité du pouvoir spirituel sur le temporel il affirma la supériorité du pouvoir des princes ; pour supprimer la distinction entre le clergé et les fidèles (les clercs et les laïcs) il embrassa les théories de Jean Hus (condamné au Concile de Constance en 1415) sur le sacerdoce universel(tous les chrétiens sont prêtres par le baptême). D’après lui, les fonctions sacerdotales ne peuvent s’exercer que par une délégation de la communauté. Chacun, de ce fait, peut interpréter les Ecritures comme « l’Esprit-saint le lui suggère » (libre examen) opposé au Magistère pontifical. Ecriture (Bible) sans la Tradition, qui, pourtant, l’éclaire (1). C’est le pouvoir civil qui a le droit de convoquer un Concile général et non le Pape. Le concile qu’il désirait être convoqué en Allemagne devrait permettre le mariage des prêtres, la suppression des fêtes religieuses en semaine, des pèlerinages religieux. Les règles du mariage seraient modifiées, le droit ecclésiastique (droit canon) aboli.
(Luther, Manifeste à la noblesse allemande sur la réforme de la chrétienté, août 1520)
Dans son Manifeste d’octobre 1520, Luther va plus loin : Il affirme que l’Eglise est tenue en captivité par Rome et que le Pape l’égare par de faux enseignements. Il réduit les sacrements à trois (baptême, pénitence et cène) dont l’efficacité dépend de la foi de chacun. A propos de « la Cène » il s’insurge contre la suppression de la communion au calice, met en doute la doctrine catholique sur la transsubstantiation qu’il remplace par l’impanation(2). Luther traite de monstruosité le fait de regarder la Messe comme un sacrifice (3). Il prétend retrouver « la messe primitive »
(1) : Jean-Paul II, enc. « Qu’ils soient un », 1995, n°39 et 79. (2) cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1376 et 1413, qui affirme que dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont contenus vraiment, réellement et substantiellement le corps, le sang, l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ (n°1374) tout entier présent dans chacune de leurs parties (ou parcelles) (n°1377).
(3) C.E.C. n°1365 à 1367.
L’excommunication :
Le 15 juin 1520, le Pape Léon X publia la bulle Exsurge Domine qui censurait 41 des thèses publiées par Luther et le menaçait d’excommunication s’il ne les rétractait pas dans les deux mois. En novembre il publia un violent pamphlet : Contre la bulle de l’antéchrist et il en appelait à un Concile général contre le Pape « hérétique, apostat, endurci, condamné par l’Ecriture ». Il brûla solennellement la bulle, le 10 décembre, en présence des professeurs et étudiants de l’université de Wittenberg, en précisant que c’était le Pape qu’il fallait brûler. C’est le 3 janvier 1521 que le Pape déclara le moine révolté comme hérétique obstiné et, de ce fait, excommunié.
Le nouvel empereur, Charles Quint, foncièrement catholique, renvoya le règlement de cette affaire à la prochaine diète (réunion générale des Etats) qui devait se tenir à Worms le 27 janvier. Contrairement aux usages (on ne juge pas, en la matière, un homme mais des textes publics), l’empereur accorda à Luther la faveur de comparaître pour juger par lui-même. Malgré trois comparutions et tentatives pour le ramener à la Foi catholique, Luther persista et Charles-Quint le bannit de l’Empire comme hérétique (25 avril).
C’est le prince Frédéric de Saxe, état où il résidait, qui devait faire exécuter la sentence. Comme il lui était favorable, il simula un enlèvement et le cacha dans le château de la Wartbourg sous le nom de Junker Jörg (chevalier Georges). Il y resta dix mois agité de profonds tourments, en proie à des hallucinations, à des apparitions du diable lui démontrant le caractère idolâtrique de la messe (lettres à Spalatin et à Mélanchton). Il travailla beaucoup, étudia l’hébreu et le grec, composa ses principaux ouvrages. Sur la confession (qu’il abandonnait), sur l’abrogation de la Messe privée traitée de produit de l’enfer, sur la suppression des voeux monastiques et du célibat, sur une nouvelle traduction de la Bible en allemand. Il ajoutait (comme le mot solam après fidem, dans Romains 3, 28 : « l’homme est justifié par la foi seule), supprimait des livres entiers : les épîtres de St Jacques, de St Jude, aux Hébreux et l’Apocalypse qui ne convenaient pas à sa nouvelle doctrine.
Les conséquences :
Les disciples de Luther répandirent et mirent en acte ses doctrines. Son confrère André Bodenstein, dit Carlstadt, se maria en décembre 1521 ; beaucoup de curés firent de même. A Noël, il célébrait dans l’église du château de Wittenberg une « messe évangélique » en allemand, sans vêtements sacerdotaux et en omettant certaines parties. Il communia sous les deux espèces (grande réclamation de Luther) tous ceux qui se présentaient, sans confession ni jeûne eucharistique. Les religieux sortirent en masse de leurs couvents, déclarant leurs vœux invalides. Dans beaucoup d’endroits, les messes privées furent abolies.
Des sectes apparurent, dont les anabaptistes. Pour eux, la foi devant précéder le baptême, ils rebaptisaient les enfants baptisés avant l’âge de raison (3) et se disaient « prophètes inspirés directement par l’Esprit-saint, seule autorité reconnue. »
Les anabaptistes, conduits par Carlstadt, envahirent les églises, renversèrent les autels, abattirent les croix, brisèrent les statues et détruisirent les images (saints, dévotions…). Luther les condamna et rétablit quelques aspects de la liturgie traditionnelle pour ne pas s’aliéner les princes, ses protecteurs.
Mais il continua d’attaquer l’Eglise, le Pape et les évêques. Charles-Quint, absorbé par les guerres contre la France et les Turcs, ne put obtenir l’exécution de l’édit de Worms des princes du nord de l’Allemagne qu’il était obligé de ménager pour obtenir leur aide militaire (1524-1529).
(3) cf C.E.C.: L’Eglise et les parents priveraient l’enfant d’être libéré du pouvoir des ténèbres, de la grâce inestimable de devenir enfant de Dieu, s’ils ne lui conféraient le Baptême peu après la naissance (n°1250). La pratique de baptiser les petits enfants est une tradition immémoriale de l’Eglise attestée explicitement depuis le IIème siècle(n°1252).
Réactions et divisions :
- le jeune roi d’Angleterre, Henri VIII, écrivit contre Luther une Apologie des sept sacrements à laquelle celui-ci répondit en traitant Henri VIII de gredin, d’idiot et d’âne couronné!
- Erasme, chef des humanistes qui avait d’abord approuvé le réformateur, prit position contre lui en 1524, notamment sur le libre-arbitre. Luther y répondit par un autre traité où il injuriait son contradicteur. Le camp des humanistes revint alors à l’orthodoxie catholique.
- une querelle sacramentelle sur la cène opposa Luther, qui croyait encore à la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie (non substantielle) et les prédicants suisses dont Zwingli (qui introduira la Réforme à Zurich). Ceux-ci affirmaient que l’Eucharistie n’était qu’un symbole qui représentait, figurait le corps et le sang du Christ (1524-1528).
- la guerre des paysans (1525) : écrasés d’impôts et de corvées par les seigneurs et le haut clergé ils s’inspirèrent des théories luthériennes pour se révolter. Luther, qui ne voulait pas s’opposer aux princes qui le soutenaient contre l’empereur, mais qui ne voulait pas perdre la popularité dont il jouissait auprès des pauvres, leur prêcha la paix. Il ne fut pas écouté et c’est 50.000 paysans qui périrent dans les affrontements. Luther et Mélanchton se livrèrent à une violente diatribe contre les insurgés.
Mariage de Luther :
En décembre 1524, Luther abandonna son habit de moine, et le 13 juin 1525 épousa Catherine de Bora, religieuse cistercienne échappée de son couvent avec neuf de ses compagnes. Beaucoup s’en scandalisèrent et le réprouvèrent, dont son ami Mélanchton. « Le mariage a fait de moi un misérable » dira Luther quelques jours après. Les dogmes nouveaux de la corruption totale de la nature humaine, de l’inexistence du libre-arbitre et de la prédestination entraînèrent l’effondrement de la moralité dont Luther se plaindra (« Il n’est pas un de nos évangéliques qui ne soit sept fois pire qu’il n’était auparavant (…) comme s’il ne venait pas de recevoir la sainte parole. » 1525).
Fondation des Eglises d’Etat :
Comme la « religion de la liberté » montrait ses effets pervers, Luther songea à encourager une « religion d’Etat » où les deux autorités : spirituelle et temporelle seraient aux mains du souverain du pays, rompant ainsi avec la distinction catholique des deux pouvoirs (Rendez à César… Mt 22,21).
Le nouveau prince de Saxe, Jean le Constant, accepta et imposa à toutes les communautés religieuses la même règle de foi, les mêmes pratiques cultuelles et la même prédication (1525-1526). L’Allemagne se divisa en deux : les princes réformateurs et les princes catholiques avec leurs états.
Les curés attachés au Pape étaient déposés et les réformateurs non luthériens (anabaptistes et zwinglien) étaient expulsés du pays. En matière de culte, on gardait la messe avec les cérémonies pour ne pas dérouter et s’opposer le peuple, mais le canon de la messe et tout ce qui rappelait l’idée du sacrifice était supprimé. Le chant, la lecture de la Bible, la prédication devenaient l’essentiel de la liturgie de la messe célébrée en langue allemande. Suppression des messes privées, du célibat, des vœux monastiques. Les couvents furent fermés et leurs biens confisqués.
Les Protestants : c’est le nom qu’on donna aux réformateurs luthériens lorsqu’ils adressèrent une protestation à l’empereur Charles Quint qui avait pourtant établi un statu quo entre les Etats allemands restés catholiques et ceux qui avaient choisi la Réforme (cf diète et décret de Spire, 1529).
Encore pressé par l’invasion musulmane turque de Soliman s’apprêtant à envahir la Hongrie, l’empereur dut abandonner l’application, réitérée, de l’édit de Worms (1530) et signer la paix de Nuremberg (1532) qui revenait au statu quo jusqu’à un prochain concile général.
En 1539, les chefs de la Réforme permirent à Philippe de Hesse de contracter un second mariage polygame pour le salut de son corps et de son âme et pour la gloire de Dieuqui eut lieu en mai 1450.
Toutes les tentatives de paix des Papes (Clément VII, Paul III) et de l’empereur Charles-Quint échouèrent devant les manœuvres et les diversions des protestants, opposés même à un Concile.
Après beaucoup de péripéties, de luttes armées, de réunions et de trahisons, d’accords impossibles, fut conclue la Paix d’Augsbourg (1555) qui reconnaissait l’existence des deux confessions et leur liberté religieuse. Charles-Quint se retira peu après dans un monastère où il mourut à 58 ans (1558).
Mort de Luther (1546):
Les dernières années de Luther furent assombries par les souffrances physiques (maladie de la pierre) et morales (doutes, anxiété). Dans sa dernière prédication, à Halle, il invectiva les moines qui portaient encore leur habit. Il mourut le 18 février 1546, subitement, à Eisleben.
En Suisse allemande, Ulrich Zwingli (1484-1531), prêtre séculier, fut le promoteur de la Réforme luthérienne ; en Suisse romande, c’est le français Jean Cauvin, dit Calvin (1509-1564), exilé à Genève.
Abbé Christian LAFFARGUE
Bulletin paroissial de Tossiat, janvier, février, mars 2007.
Annexe: Les réformateurs et la Messe
Luther: "Je déclare que tous les lupanars (que Dieu réprouve cependant sévèrement), tous les assassinats, meurtres, viols, adultères, sont moins abominables que la messe papiste" (Werke, T.XV, p.774). "Les messes sont le sommet de l'idolâtrie et de l'impiété, un mal introduit par Satan en personne. en vérité, c'est bien sur la messe, comme sur un roc, qu'est édifié tout le système papiste, avec ses monastères, ses évêchés, ses collégiales, ses autels, ses ministères, sa doctrine, c'est-à-dire tout son ventre. tout cela ne saurait manquer de s'écrouler quand tombera leur messe abominable et sacrilège." (Contre Henri, roi des Anglais, 1522, Wittenberg. Werke, T.X, p.220)
Calvin: "Satan a aveuglé quasi tout le monde de cette erreur pestilentielle de croire que la Messe est sacrifice et oblation pour obtenir la rémission des péchés. Cette abomination de la Messe, présentée comme parole de Dieu, a tellement enivré, a tellement étourdi et abêti tous les rois et les peuples de la terre, depuis les plus grands jusqu'au plus petit, qu'étant plus bêtes que les brutes, ils constituent le commencement et la fin de leur salut en cette seule exécration. Certes, Satan ne dressera jamais de plus forte machine pour combattre et abattre le règne de Jésus Christ."
(L'institution de la Religion Chrestienne. éd. Société des Belles Lettres, Paris, 1937, T.IV, pp.49 et 58).
Cranmer: "A quoi bon supprimer chapelets, pèlerinages, pardons et tout le reste de leur papisme, tant que l'on n'en aura pas arraché les deux racines principales ? (…) Le corps même de l'arbre, ou plutôt les racines des mauvaises herbes, c'est la doctrine papiste de la transsubstantiation, de la présence réelle de la chair et du sang du Christ dans le sacrement de l'autel (comme ils l'appellent), le sacrifice et l'oblation du Christ accomplis par le prêtre pour le salut des vivants et des morts! (…)
Qu'ils adorent le pain, appelé hostie, en eux-mêmes mais qu'ils se gardent de l'adorer, de s'incliner, comme s'il était présent corporellement dans le pain…" (Works, T. 1, éd. Parker, Cambridge, 1844-46).
Bradford ajoutait: " Si jamais antechrist a eu une progéniture, cette messe est la plus pestilente et la plus pernicieuse (…), elle est détestable et pernicieuse." Bullinger: "On trouve ce canon maudit qui est la partie la plus importante de la messe…"
En 1552, en Angleterre, le deuxième Prayer book de Cranmer rend obligatoire la communion dans la main (alors que le premier, de 1549, maintenait la communion à genoux et sur la langue). Martin Bucer, l'ex-dominicain allemand, y tenait beaucoup et, la même année, il convainquit Cranmer de remplacer les hosties par du pain ordinaire.
Textes puisés dans La réforme liturgique anglicane de Michael Davies (1936-2004, historien religieux britannique), éd. Clovis, 91 Etampes, 2004, pp. 70-73 et 235-239.
ab. L.