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Année A - 18e dimanche du temps ordinaire

 Références scripturaires de la liturgie de ce dimanche 

Isaïe 55, 1-3  / Romains 8, 35-39

Évangile selon st Matthieu chapitre 14 versets 13 à 21

Texte tiré de (ci-dessous) : P. Marie-Joseph Le Guillou, o.p.  -  L'Amour du Père révélé dans sa Parole, homélies année A - Éditeur : Parole et Silence, 1998

 

"Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart. Les foules l'apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de pitié."

Cette douce pitié est merveilleuse dans l'évangile. Elle n'est pas, comme trop d'hommes l'imaginent, une pitié qui se déverse sur l'autre en raison de sa supériorité. Cette pitié, au contraire, nous met sur le même plan, elle nous met au cœur de l'amour de Dieu et nous l'offre. La pitié de Dieu n'est pas une condescendance qui nous détruirait, qui nous empêcherait d'être nous-mêmes, ou qui nous empêcherait  de devenir ce que nous devons devenir. La pitié de Dieu au cœur de notre vie est l'appel de Dieu donnant tout ce qu'il est, tout ce qu'il a et voulant toujours se donner davantage, toujours plus gratuitement. La pitié de Dieu n'a pas une note d'apitoiement . C'est un amour qui va jusqu'au bout un amour qui veut partager la misère et la détresse pour mieux nous en faire sortir. C'est bien dans cette perspective qu'a lieu la multiplication des pains. 

"Tous mangèrent à satiété." La scène est une préfiguration de l'institution de l'Eucharistie. Matthieu emploie les termes que Jésus emploiera et note les gestes que Jésus fera. Les disciples ne comprennent pas ce que Jésus veut faire. Ils lui disent : " Nous n'avons là que cinq pains et deux poissons". Jésus dit : "Apportez-les moi ici." Puis, ordonnant à la foule de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction : il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule". Jésus fait preuve ici d'une pitié pleine d'amour qui veut se jeter aux pieds de ses frères et les sauver. 

Cette pitié veut donner la vie de Dieu gratuitement. Vous avez entendu Isaïe nous dire : " Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer". Dieu donne son amour gratuitement, il se révèle gratuitement et il ne demande qu'à se révéler à nous tout entier. "Prêtez l'oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez". Le Seigneur nous rassasie de cette nourriture qu'il est lui-même. " Je ferai avec vous une alliance perpétuelle, qui confirmera ma bienveillance envers David." Cette alliance nous nourrit jusqu'au plus profond de nous-mêmes, comble nos besoins et nous appelle à entrer toujours plus dans le mystère de Dieu. Jésus a soif, soif de notre soif, soif que nous soyons ouverts à la réalité du mystère qu'il annonce. En effet, ce mystère de la multiplication des pains est le mystère de la croix et de la résurrection. Il vient  se donner pour toujours, se donner pour nourrir le monde, se donner pour nous ouvrir à son amour et qu'ainsi nous vivions de son propre amour. 

C'est une joie ineffable qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, une joie qui est capable de triompher de tout comme Paul nous le crie : " Qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? La détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? Non, car en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. j'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur."

Aujourd'hui, l’Église nous appelle à nous nourrir de la Parole du Seigneur qui transforme, de cette Parole que le Seigneur nous donne, jour après jour, et qui est vraie nourriture. Nous allons recevoir l'Eucharistie dont la multiplication des pains n'est qu'une figure. Celle-ci se transforme en don véritable dont nous avons à vivre et dont nous avons à être les témoins. Le Seigneur nous demande d'aimer comme il a aimé, d'avoir pitié de nous-mêmes et d'avoir pitié de nos frères, dans une compréhension infinie, dans une compréhension qui nous fait nous mettre à genoux aux pieds de nos frères, comme le Christ s'est mis aux pieds de ses disciples : " Jésus, sachant que son heure  était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde les aima jusqu'à la fin. Au cours d'un repas... Jésus se lève de table, dépose ses vêtements et, prenant un linge, il s'en ceignit...il commença à laver les pieds de ses disciples " (Jn 13,1-5). Le lavement des pieds évoque l'Eucharistie dont nous vivons.

Demandons au Seigneur de découvrir que nous recevons l'Esprit Saint dans l'Eucharistie. Car l'Esprit Saint nous transforme et fait que nous avons en nous la certitude de la victoire finale. Nous croyons que l'amour de Dieu triomphera de tout, il n'y a rien de comparable à cela. C'est la révélation de l'amour de Dieu : l’Évangile n'est que cela. L'amour qui s'abaisse jusqu'à l'extrême et se met à la dernière place, peut tout. Il peut nous demander de le suivre sur ce chemin pour l'aimer véritablement et aimer de cet amour même nos frères.

Demandons au Seigneur d'être enveloppés par son amour et de dire un oui profond à l'amour de Dieu qui triomphe de tout, même de ce qui le contredit apparemment. Le Seigneur est l'amour, il fait de nous des grands vainqueurs dans le Christ. Notre victoire c'est notre foi nous est-il dit dans la première épître de St Jean. C'est aussi ce que nous dit aujourd'hui St Paul : nous sommes les grands vainqueurs dans le Christ. Amen !

 

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