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Les fondamentaux d'une vie selon l'Evangile (1)

Intro : je retranscrits ici une retraite du père Marie-Dominique Molinié, dominicain, véritable maître spirituel. Je conserve le style oral de ses interventions. L'intitulé : " les fondamentaux d'une vie selon l'Evangile" est un titre que j'ai choisi car MD Molinié peut nous aider à aller à l'essentiel pour vivre comme disciple du Christ. Il existe en effet beaucoup de "gourous", de "coach" même en christianisme. Mais les vrais maîtres sont rares. St Jean de la Croix le dit dans l'un de ses livres. 

 

 

bonne route vers Pâques !

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" Qu'est-ce que l'homme doit faire pour atteindre Dieu ? Il est normal qu'au début d'une vie spirituelle on mette l'homme en avant, on pense à soi plus qu'à Dieu. C'est tout à fait normal mais, une des conséquences de cette attitude c'est qu'on s'inquiète davantage de ce que nous allons faire, de ce qu'il faut faire, de ce que l'homme va faire.... et c'est un des fruits de la conversion, de ses conversions [le père Molinié explique ici que l'itinéraire chrétien est une suite de conversions] que de moins se poser la question : qu'est-ce que je dois faire et de se poser de plus en plus cette question : qu'est-ce que Dieu va faire ?

Alors nous allons faire un effort pour mettre dans l'ombre nos efforts, nos activités et nous allons essayer de tirer des conséquences pratiques de cette vérité que vous m'accorderez tout de suite et dont nous voyons particulièrement les conséquences :

si Dieu ne garde pas la maison ce n'est pas la peine de la garder et si Dieu ne la construit pas [cette maison] ce n'est pas la peine de la construire, nous.

 

Par conséquent, nous allons nous occuper d'abord de ce que Dieu fait avant de nous occuper de ce que nous avons à faire de façon à définir nos efforts comme nos activités comme ils doivent l'être c'est-à-dire comme une réponse à l'activité de Dieu et non pas comme une initiative que nous prendrions nous pour obliger Dieu à faire quelque chose.

Alors qu'est-ce que Dieu fait ? Eh bien c'est très clair, d'après l'Evangile il nous fait un certain nombre de visites. Voilà. Il nous rend visite de temps en temps dans l'existence.

Alors généralement on pense à la dernière visite, la grande, celle de la mort. Et on ne pense pas que cette visite de la mort ne fait que porter son point final, ou porte à son paroxysme l' événement pas du tout quotidien mais pas non plus unique de la visite de Dieu. Et la première règle pratique qu'il faut essayer de comprendre : on ne provoque pas une visite de Dieu, on n'oblige pas Dieu à venir. On peut se disposer pour l'attendre, on peut prendre une attitude telle que pratiquement il est est certain qu'Il viendra ; qu'Il ne pourra pas résister à notre attente, à notre désir, à notre appel, à notre confiance et à notre disponibilité. Mais précisément pour avoir une attitude d'attente, de désir, d'appel, de confiance et de disponibilité, il ne faut pas s'imaginer qu'on va pouvoir le faire venir à heures fixes. On n'oblige pas Dieu à venir. Ou si vous préférez c' est dans la mesure même où l'on reconnaît qu'Il n'est pas obligé, à aucun titre, de se présenter, que nous attirons sa visite.

Alors il faut que vous sachiez que nos conduites chrétiennes sont sous la dépendance de ces visites. Elles en dépendent en ce sens qu'elles en proviennent. Il a fallu qu'Il vienne une première fois pour nous apprendre à faire quelque chose, le tout début : au catéchisme, que ce soit dans votre enfance ou plus tard à l'âge adulte, soyez sûrs que cet apprentissage provient de ce que Dieu s'est présenté le premier. C'est une véritable visite de Dieu venu que ces messagers qu'Il nous a envoyés : nos parents, le curé que nous avons connu ou tel ou tel ami, que sais-je, qui nous a renseigné. Ce messager, Dieu l'a faconné, préparé de toute éternité pour nous, entre autre, mais pour nous aussi. Par conséquent c'est bien Lui qui s'est présenté, nous n'y sommes pour rien... C'est bien une visite de Dieu ça. Et si nous avons fait quelque chose c'est dans la mesure où nous avons accueilli cette visite, nous avons  ouvert la porte.

Ce qu' il y a de plus paradoxal - c'est cela qui est peut être un peu nouveau pour vous - c'est qu'une fois qu'on a ouvert la porte et qu'on a accueilli cette première visite, on reçoit un enseignement, des indications pratiques : faites ceci, faites cela ; et quelle est la pointe suprême de cet enseignement ? Quelle est la règle pratique la plus importante : prière d'attendre la Visite suivante !

Et alors si on oublie ce petit détail là comme beaucoup (prière d'attendre la Visite suivante) et si on prend tout le reste des consignes comme s'il ne devait plus jamais y   avoir d'autres visites, alors on se fourvoie gravement, on s'écarte de l'Evangile en fait pour tomber dans un certain nombre de désordres dont le pharisaïsme est un des moins graves ou l' un des plus graves, comme vous voulez, ça dépend du degré de pharisaïsme.

Nous ne provoquons pas une visite de Dieu. Et tout ce qui nous est demandé de faire n'a pas d'autre sens, en fin de compte, que de nous préparer à entendre de nouveau frapper à la porte et à ouvrir aussi promptement que possible. Ca n'a pas d'intérêt (toutes les pratiques) en dehors de cette perspective là.

Je prends l'exemple de quelqu'un qui connaît ce que j'appelerais la "première conversion", quelqu'un qui a reçu ce choc (car justement toute visite de Dieu est un choc), quelqu'un qui a reçu ce choc de découvrir qu'il ne s'appartenait pas. Comme le dit à peu près Tagore : j'ai découvert d'abord que la vie était "joie", puis j'ai découvert que la vie était "service" et j'ai découvert ENFIN que le service était la joie. Découvrir cette vérité du service. Quelqu'un qui reçoit ce choc de comprendre qu'il faut que tout passe au service de Dieu avec le même absolu, même beaucoup plus absolu  que la vie de quelqu'un qui s'engage dans la vie militaire ou quelque chose comme ça...Bon, je suppose quelqu'un qui comprenne ça. Un peu comme ce que les apôtres ont compris quand le Christ les a regardés en disant "viens et suis-moi"  Et bien si ce quelqu'un s'imagine que c'est fini, qu'il n'a plus qu' à faire des progrès, faire les choses de mieux en mieux, être de plus en plus fidèle à l'appel qu'il a entendu, être de plus en plus fidèles  à l'idéal qu'il a entrevu, si quelqu'un  s'imagine cela, qu'il n'a rien d'autre à faire qu'à progresser et qu'il n'y a plus à être bouleversé une deuxième fois, une troisième.... eh bien il se met en situation presque infaillible de résister à la Visite suivante, en tout cas, au moins, de ne pas s'y préparer puisqu'il ne soupçonne pas que des visites il risque d'y en avoir d'autres et probablement de leur résister, parce que le propre d'une visite c'est d'être imprévu et d'être, quand il s'agit d'une visite de Jésus-Christ,  bouleversante : on ne sait pas ce qui va se passer, tout est remis en question, tout est remis en cause et surtout et d'abord notre programme de vie.

Vous vous demandez peut-être à première vue comment le fait de servir Dieu par-dessus toutes choses, de Le servir totalement, corps et âme, comment ce programme-là peut être remis en cause. Eh bien, malgré tout ce programme s'effondrera lui aussi...je vais jusque là. Je ne dis pas dans sa substance profonde ; il est bien clair que nous ne cesserons pas de comprendre qu'il faut servir Dieu, tout à fait d'accord.  Mais ce que nous appelons "servir Dieu", ce que nous croyons avoir compris de ce qui s'appelle "le service de Dieu" : si nous sommes fidèles, si nous sommes ses serviteurs  : heureux ces serviteurs qui ne laissent pas le Maître frapper [à la porte de leur coeur] pendant trois mois, trois ans ou trente ans, tout en s'occupant bien (je m'occupe de vous, je fais le service, je fais ce qu'il faut, je travaille bien pour vous :  j'évangélise, je mets toutes mes forces au service de l'Eglise, du Royaume des cieux....) Mais le Seigneur à ce serviteur dira : " je frappe à la porte de ton coeur et tout ça c'est bien intéressant mais j'ai autre chose à te dire". Et le serviteur de lui répondre : "mais enfin : qu'est-ce qu'il faut faire ? Dans le programme que vous m'avez tracé qu'est-ce qu'il peut y avoir de nouveau ? Parce que le programme que vous m'avez tracé, moi je m'y tiens ! Et le Seigneur de lui répondre : "Justement, non.  J'ai autre chose à te dire" . Eh bien si quelqu'un laisse le Seigneur entrer, il fait partie de ces serviteurs heureux..qui ouvrent la porte aussitôt  que leur Maître se présente. Vous connaîtrez, nous connaîtrons tout un bouleversement, toute une refonte de notre manière non seulement de nous appuyer plus ou moins sur la grâce, mais de notre conception même de la vie chrétienne.

Prenez l'exemple de Pierre, au moment de sa trahison...   

  à suivre...prochain post

 

Commentaires

  • C est la premiere fois que j envoie un commentaire breve . J ai connu le Pere Molinie dans les annees 1997 jusqu a sa mort et je lui ai parle au telephone il m avait appele a 3h du matin je crois qu il avait oublie la difference d heure car je demeure au Quebec Canada . Ce que le Pere explique c est ce que je vis depuis 23 ans et c est vraiment comme ca cette mort du vieil homme pour l homme nouveau longue transfiguration qui se fait a plat ventre et dans les larmes . J ai etudie tout les ecrits il m avait envoye toutes ces cassettes etc etc et j atteste que cet homme sais de quoi il parle . Richard Turgeon

  • Merci pour votre témoignage. Le père Marie-Dominique Molinié nous apporte beaucoup. Mais cela suppose beaucoup de persévérance car au premier abord son enseignement est déroutant. A deux reprises j'ai failli décrocher mais j'ai continué l'écoute de ses conférences audio ainsi que la lecture de ses livres et je ne regrette pas d'avoir gardé le cap. Il a en plus beaucoup d'humour. Je suis conscient que cette écoute attentive, régulière me fera traverser d'autres étapes difficiles. Mais la clarté vient parfois illuminer ce périple. Le Père Marie-Dominique Molinié nous aide à aller vers l'essentiel.

  • "j'ai choisi car MD Molinié peut nous aider à aller à l'essentiel pour vivre comme disciple du Christ. Il existe en effet beaucoup de "gourous", de "coach" même en christianisme."
    C est CA qu'était le pere molinié : pour l'avoir eu comme pere spi de 1995 à 2002 c'est à dire jusqu'a sa mort.....
    Il a été viré du diocese de Nancy et à aterri dans une petite communauté de soeurs dont j'ai fait partie. A sa mort ses fils spirituels, pretres eux aussi, ont repris le "flambeau"....
    DESASTRES, MANIPULATIONS, PRESSIONS SPIRITUELLES ET PSYCHOLOGIQUES.
    Alors qu'on arrete de le mettre en avant .... Combien d'ames ont soufferts de leurs soit disantes directions spirituelles..... Elles sont innombrables, et cela commence à sortir.... ça n'est que le début : et ça s'appelle dérive sectaire.....nous n'étions meme plus dans le droit canon, et si vous y regardez bien on fini dans l'hérésie

  • Bonjour, je ne mets pas particulièrement en avant le Père Molinié dans mon blog. Il comporte beaucoup d'auteurs dont beaucoup de dominicains. Il y a quelques textes. Je n'ai pas connu le Père Molinié de son vivant mais ses livres qu'on trouve en librairie (La Procure) sont remarquables même s'il insiste trop sur le péché, les fins dernières. L'erreur serait justement de ne mettre des texte que d'un seul auteur, théologiens. Mon blog d'ailleurs n'a aucune visée catéchétique. Il ne cherche même pas à vouloir offrir un exposé structuré de la foi catholique. Pour cela il y a le catéchisme de l’Église catholique. Quant aux autres aspects du Père Molinié que vous soulevez je ne me permettrai pas de faire la moindre observation dans un sens ou dans l'autre. Contactez plutôt les responsables de son Ordre. Dans les livres du Père Molinié je n'ai rien lu qui aille à l'encontre de la foi de l’Église. Peut être, comme je viens de le dire, un déséquilibre en insistant trop sur certains aspects du dogme, comme si le père avait une inquiétude profonde sur les fins dernières. Bien fraternellement,
    O.B

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