La vérité trop fréquente, ne serait-ce pas que le dogme nous ennuie, que la spiritualité nous ennuie ? Nous remplaçons cela par un peu de dévotion sensible et, si nous sommes intellectuels, par quelques vues - que nous croyons volontiers profondes, personnelles et adaptées - de philosophie religieuse... Mais comme une telle religion n'est plus vivante, elle n'a plus pour elle-même aucune puissance de conquête. Alors nous nous épuisons à chercher des méthodes, des "industries"... Le témoignage et l'apostolat sont remplacés trop vite par le prosélytisme et par la propagande.
Henri de Lubac - Paradoxes - Cerf 2007