Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

la malédiction nous procure la bénédiction

57. La foi pascale n'est pas la simple constatation d'un fait (tombeau vide et apparitions) : elle est la saisie d'un sens que, jusque là, on était "empêché de reconnaître " (Lc 24,16). Car, pour les cœurs indisposés, "quand bien même un mort ressusciterait, ils ne croiraient pas " (Lc 16,31). Ce sens, c'est la logique totale du Mystère du Christ, son mouvement, cette courbe parabolique qui part du Père en passant au creux de l'abjection ( Jn 13, 1-4). C'est le fameux " il fallait " qui court  tout l'Evangile de Luc (13,33 ; 17,25 ; 22,37 ; 24, 7.26.44), et que Marie elle-même, un temps, ne comprit pas tout de suite (Lc 2, 49-50). Pâques n'est pas l'heureux épilogue d'une histoire absurde qu'il faudrait  désormais oublier. La "spiritualité pascale" n'est pas l'escamotage  du Vendredi Saint : Jésus lui-même n'a rien de plus pressé que de montrer à Thomas scandalisé les cicatrices de ses membres percés  (Jn 20, 27), c'est-à-dire l'objet du scandale. Avoir une tête de ressuscité, c'est comprendre la Passion dans le Dessein de Dieu ; c'est saisir que l'obstacle est précisément le levier , et que la malédiction nous procure la bénédiction (Ga 3, 13-14). Bref, avec Jean, que le Crucifié est un Glorifié d'où coule la vie. 

 André Manaranche - Je crois en Jésus-Christ aujourd'hui - Seuil, 1968

Les commentaires sont fermés.