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Dieu est Dieu (2)

Je peux faire l'expérience de Dieu avant tout dans le monde et d'abord par mes sens. Dans la beauté du monde, je puis contempler la beauté par excellence, qui est Dieu lui-même. Dans une parole humaine, je peux entendre sa parole et dans la musique pressentir l'inaudible. Dans le vin, je peux goûter la douce saveur de Dieu. Dans le parfum de l'encens, je peux sentir un peu de son mystère et encore, dans la fleur, il m'est possible de savourer la tendresse divine. Mais je n'ai sur lui aucune emprise directe. Les sens renvoient au-delà d'eux-mêmes à ce qui revêt  un caractère non sensible, non visible et non audible. Quand je contemple le ciel étoilé, s'élève en moi un peu de sa beauté et de sa grandeur.

L'histoire, elle aussi, est un lieu de l'expérience de Dieu. Je peux retenir dans l'histoire mondiale quelques événements dont la foi peut dire : Dieu s'y est manifesté. Ce sont d'abord la naissance de son Fils, son ministère terrestre en Palestine, sa mort et sa résurrection. Il y a également des expériences  historiques de libération que je peux interpréter comme une expérience de Dieu, comme ce fut le cas, dans le passé récent, de la chute du mur de Berlin sans que soit versée une goutte de sang. Dans ma propre histoire, je peux énumérer suffisamment d'exemples personnels à propos desquels je puis dire que j'ai senti la présence de Dieu, sa protection, sa sollicitude et son amour. Quelque chose de lumineux m'a touché, que je ne puis qualifier autrement que de divin.

L'expérience de Dieu ne présuppose pas toujours l'expérience d'un monde heureux. Car nous ne faisons pas l'expérience de Dieu uniquement dans le bien. Précisément, que de fois, c'est dans des événements graves que nous avons vécus, quand nous avons été touchés par la maladie ou que quelqu'un nous a fait du mal, nous avons ressenti alors la protection de Dieu qui nous arrache au mal et qui, au cœur de ce mal, nous offre un pressentiment de sa paix, laquelle va bien au-delà d'une simple prospérité matérielle.

Mais c'est tout aussi important que Dieu se manifeste à moi intérieurement. Augustin, célèbre Père de l'Eglise, a écrit que Dieu était plus intérieur à nous-mêmes que nous ne le sommes. Quand nous entrons en nous, nous pouvons donc le pressentir. Mais Dieu en nous échappe à toute prise. On ne peut disposer de lui et, pourtant, il est bien en nous. Et dans cet espace de silence où aucune pensée humaine ne pénètre, il demeure. Parfois, nous pouvons le ressentir. Alors nous sommes en pleine unité personnelle. Et, à cet instant, nous nous oublions. Nous n'avons pas à épiloguer sur cette expérience; nous nous contentons d'être présents. Et dans cette présence à nous-mêmes, nous sommes en lui et lui, en nous.   

Anselm Grün - Réponses aux grandes questions de la vie - DDB 2009 pp.150-151

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