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  • converser avec le Maître (03) : deuxième méthode

    GETHSEMANI

     

    Cette méthode convient surtout en cas de fatigue, de manque de temps ou de goût à prier, d'absence d'idées.

    Rappelez-vous ce que l’Évangile nous rapporte de la prière de Jésus au Jardin des Oliviers : "Entrant en agonie, Il prolongeait sa prière" (au lieu de la raccourcir comme nous serions tous tentés), répétant toujours la même chose : " Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de Moi, mais que votre volonté soit faite, et non la mienne !" (Lc 22,42). 

    Il n'y a rien de plus simple que cette méthode. Pour être toujours en mesure de l'utiliser, ayez habituellement avec vous, sur un petit carnet, une liste d'intentions qui vous tiennent à cœur, ou, si vous préférez, un catalogue personnel de courts versets bibliques correspondant à vos véritables besoins d'âme et aux désirs que vous avez au fond de vous-même concernant la gloire de Dieu, le bien de l’Église, le bonheur de tous ceux qui vous sont chers...

    Pour établir ce carnet on peut se servir de phrases prises dans l’Évangile : " Seigneur, je crois, mais augmentez ma foi. - Seigneur, Vous qui savez tout, Vous savez bien que je vous aime. - Seigneur, si Vous le voulez, Vous pouvez me guérir "; des différentes paroles du Notre Père, etc. ou bien de prières prises dans les psaumes ou dans la liturgie; ou plus simplement encore, de formules que l'on invente soi-même parce qu'elles correspondent vraiment à nos nécessités personnelles.

    Il est parfaitement licite d'introduire dans cette liste des intentions d'ordre temporel, comme la santé, la réussite de tel projet, le succès de telle entreprise, etc. Notre Seigneur s'intéresse à tout ce qui nous touche. Dans le Pater, Il nous fait demander le pain quotidien. Il ne Lui est pas plus difficile de donner beaucoup que de donner moins. C'est de la mesure de notre confiance qu'Il fait dépendre la mesure de sa puissance effective à notre égard.

    Ne vous laissez jamais arrêter par la stupide objection : " Le Seigneur sait mieux que moi ce dont j'ai besoin, pourquoi donc Lui préciser mes intentions ? "

    Certes, le Seigneur sait toutes choses mieux que nous, mais Il sait aussi qu'il nous est salutaire, pour nous garder dans l'humilité et stimuler notre prière, de nous rendre compte de nos besoins, et c'est pourquoi Il tient à ce que nous entrions dans les détails.

    L'essentiel c'est de Lui faire confiance pour qu'il trie dans nos désirs ceux qui s'harmonisent avec son dessein d'amour sur nous.

    Ce qui est certain, c'est qu'aucune de nos demandes ne reste sans la réponse que nous aurions donnée nous-même, en voyant les choses comme Il les voit. Et Il attend notre prière pour nous accorder ce qui nous convient le mieux. "Demandez et vous recevrez ! Frappez et l'on vous ouvrira ! " (Mt 7,7)

    Après avoir adoré Notre Seigneur et vous être humilié devant Lui, choisissez quelques unes de ces intentions, et répétez-les lentement dix ou vingt fois de suite. Mais, prenez garde, il ne s'agit pas de vous transformer en moulin à prières ou de battre un record de vitesse, comme certaines personnes qui récitent en s'essoufflant  chapelets ou litanies. Méfiez de ce que Notre Seigneur appelle "l'abondance de paroles" (cf. Mt 6,7).

    Voici comment il vous faut procéder :

    Exprimez clairement, à voix basse ou au fond de vous-même, la phrase que vous avez choisie, en vous adressant à Notre Seigneur. Puis faites une pause d'une ou deux minutes ; pendant ce temps, concentrez votre volonté sur l'intention que vous venez d'exprimer, et sans rien dire essayez de faire sentir l'intensité de votre désir. Ce qui fait la force de notre prière, ce n'est pas le nombre de nos paroles, mais la puissance de notre cri intérieur. Vos prières, souvent, ne sont pas exaucées parce qu'elles ne sont pas assez "violentes" (cf. Mt 11,12)

    Puis exprimez à nouveau la même phrase, et ainsi de suite. Pour varier, vous pouvez d'ailleurs la prononcer en union avec Notre-Dame, avec votre Ange gardien, avec tel saint qui vous est cher, en union avec tous ceux qui prient en même temps que vous sur la terre, ou au nom de tous ceux qui ne prient pas.

    Quand une intention vous semble avoir été suffisamment présentée au seigneur, prenez-en une autre. Mais surtout ne cherchez ni la complication, ni la multiplication.

    Terminez comme Notre Seigneur à Gethsémani, ou sur la Croix, par un acte de communion à la volonté du Père et d'abandon confiant entre ses mains. " Père, que votre volonté soit faite et non la mienne" (Lc 22,42) - "Entre vos mains je remets mon esprit et tout ce que je suis" (Lc 23,46).

     

    Extrait du livre : "Pour converser avec le Maître" de G. Courtois (Éditions Fleurus 1949)